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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/440

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accidentel d’os humains ou d’objets d’industrie humaine découverts dans deux ou trois cavernes du midi de la France, M. Marcel de Serres en conclut que tous les débris d’animaux enfouis dans des gisemens analogues (brèches osseuses, cavernes, alluvions, marnes d’eau douce) postérieurs aux derniers terrains tertiaires d’origine marine, sont contemporains de l’homme et mon point antédiluviens. Il nomme ces innombrables débris humatiles (humatus, enfoui), voulant ainsi les distinguer des fossiles qui n’appartiennent, dit-il, qu’aux temps géologiques, ou antérieurs à la retraite des mers.

« Les causes lentes, naturelles, qui ont pu et peuvent encore expulser ou même anéantir certaines espèces, sont surtout l’influence de l’homme et les inondations. La diminution de la température semble encore à l’auteur avoir dû contribuer à restreindre les limites d’habitation, et dans l’état actuel la plupart des espèces tendraient plutôt à se concentrer qu’à s’étendre. L’auteur distingue ainsi qu’il suit ces espèces détruites ou qui ont changé de station, postérieurement à l’existence de l’homme :

1° Celles qui, ayant encore leurs analogues, ont disparu des lieux qu’elles habitaient primitivement ; telles que l’ours, le chackal, le lion, la panthère, le castor, le sanglier, plusieurs cerfs, l’élan, le renne, le moufflon, l’aurohcs, et parmi les êtres marins, la baleine. D’autres espèces ont été modifiées par leur changement d’habitation, et ont également fait varier les espèces dont elles ont partagé la patrie.

2° Celles qui paraissent n’avoir plus de représentant sur la terre et qui se sont éteintes à des époques connues des temps historiques, telles que le cerf à bois gigantesque, décrit en 1550, comme existant encore alors dans la Prusse, le dronte ou Dodo, qui, depuis le commencement du dix-septième siècle, a disparu des iles de France et de Bourbon ; deux espèces de crocodiles des catacombes d’Égypte dont M. Geoffroy pense qu’il n’existe plus d’analogues.

3° Enfin, les espèces qui auraient également disparu depuis l’existence de l’homme, mais sans qu’on puisse fixer l’époque de leur destruction, c’est-à-dire, toutes celles des cavernes, des brèches, des alluvions et des terrains d’eau douce récens. L’auteur en présente l’énumération, ou renvoie à des listes déjà publiées ; leur nombre est fort considérable : pour les cavernes seulement, il cite vingt-un carnassiers, six rongeurs, sept pachydermes, ruminans, huit oiseaux, douze coquilles terrestres et dix coquilles marines. On y voit figurer toutes les espèces et d’hyènes fossiles, l’éléphant primigénius, le grand hyppopotame,