Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/50

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Des falaises fort escarpées qui s’élèvent souvent à 80 et 100 mètres au-dessus de la mer, des vallées profondes et quelques carrières rendent très-facile l’étude de la constitution géognostique du pays. Voici les principaux résultats auxquels cette étude m’a conduit.

1° Le terrain de transition composé de phyllade passant au schiste ardoisé et rarement au schiste talqueux, renfermant, de nombreuses couches de quarzite et coupé par des veines de quarz, forme, comme près d’Alger, la base sur laquelle reposent toutes les autres roches. Les couches de schiste et celles des quarzites sont généralement verticales ; quand elles sont moins inclinées, on les voit plonger vers le nord sous un angle qui n’est jamais moindre de 30°.

Cette formation paraît dépourvue de métaux et de restes organiques. C’est elle qui constitue la masse des montagnes depuis Oran jusqu’au cap Falcon, mais elle disparaît de temps en temps sous le terrain tertiaire.

2° Les formations secondaires manquent tout-à-fait à Oran. Dans les vallées et les escarpements des montagnes, on voit le terrain tertiaire reposer immédiatement et transgressivement sur les schistes. Ce terrain a beaucoup de rapports avec celui d’Aix en Provence ; il est composé de couches de marne et de calcaire alternant ensemble, les marnes sont jaunâtres et souvent schisteuses ; Au milieu de ces couches se distinguent deux bancs ayant un mètre de puissance, une argile schisteuse très-blanche ; Les masses de cette argile le fendent comme de l’ardoise, et sur les plaques se trouve des poissons fossiles parfaitement conservés ; ils sont extrêmement nombreux, surtout à la grande carrière, près le fort Salut-André. En brisant une masse d’argile d’un pied cube, il est rare de n’en pas trouver trois ou quatre. Ces poissons, que je crois d’eau douce, appartiennent à trois espèces au plus. Dans les bancs qui les renferment, il n’y a point d’autres restes organiques ; mais au milieu des marnes et des calcaires, il existe des Peignes ; quelques Echinites, et beaucoup de grandes Huîtres associées avec des Gryphées, reconnues par MM. de Férussac et Deshayes pour l’Ostrea navicularis (espèce vivante) de divers âges. À la carrière St-André et dans le ravin au pied du village Raslaïne, les Huîtres mélangées avec les Gryphées forment des bancs assez étendus, ce qui prouve que ces animaux vivaient ensemble dans l’ancienne mer.

Cet assemblage de marnes et de couches calcaires repose, en quelques endroits, sur une masse de marne bleue, que je crois être la marne bleue subatlantique. Malheureusement je n’y ai point