Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/77

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que la texture cristalline est également un résultat de cette action, laquelle s’est transmise au calcaire, quelle que soit la formation à laquelle il appartient.

On lit un Mémoire de M. Reboul, intitulé Précis de quelques observations sur la structure des Pyrénées.

« Les observations que j’ai eu l’honneur de soumettre à l’Académie sur la structure de la chaîne des Pyrénées m’ont paru mériter son attention, en ce qu’elles modifient et contredisent, à quelques égards, les opinions les plus accréditées sur la géographie physique de ces montagnes.

Comme on est plus occupé que jamais à chercher dans la direction des grandes chaînes, et dans leurs relations géologiques, des indices propres à déceler le mode et l’âge de leur formation ; j’ai essayé de soumettre à un nouvel examen la détermination de l’axe pyrénéen et les rapports de cet axe, soit avec la direction des strates inclinés, soit avec les principales parties dont se compose la chaîne totale.

Ces recherches m’ont conduit aux conclusions suivantes, bien peu conformes aux idées émises jusqu’à ce jour : 1° Que les Pyrénées ne sont point dirigées de l’E.-S.-E. à l’O.-N.-O., mais à 15°, au moins, plus au sud de cet alignement ; 2° Que la direction des strates y est rarement parallèle à cet axe ; 3° Qu’elles ne constituent point une chaîne simple, et qu’on puisse supposer avoir été formée d’un seul jet ; 4° Qu’on y trouve, comme dans les autres chaînes de montagnes, des indices de plusieurs évulsions souterraines dont elles sont le produit ; 5° Que ces évulsions, qui paraissent s’être succédées pendant la longue durée des anciennes périodes, se sont prolongées, comme celles des Alpes, jusque dans les temps assez avancés de la période tertiaire.

Les monts Pyrénées, dit Pline, séparent les Gaules de l’Espagne en jetant deux promontoires dans les mers opposées[1]. Ptolomée a indiqué la situation du promontoire occidental au golfe de Gascogne, et l’a désigné par le nom d’OEaso, que Danville rapporte à la punta de Figuera, près l’embouchure de la Bidassoa, et Gosselin au cap Machicaco, sur les confins du Guipuscoa et de la Biscaye ; mais ni ce cap, ni la punta di Figuera ne terminent la chaîne des Pyrénées. Ils en sont de simples appendices : et, en les laissant au nord, elle se prolonge jusqu’aux rivages de la Galice.

  1. Hist. nat., l. 3 ch. 3.