Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/100

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et chimiques, a dû, pour des causes astronomiques, s’agglomérer tout de suite en planète isolée.

Il ramène ensuite tous les fendillemens du globe aux effets du refroidissement lent, augmentant sans cesse la différence de température du noyau intérieur et de l’atmosphère, ou de la surface. Il s’explique ainsi, comme M. Cordier, la formation et les alternats des roches schisteuses cristallines et du granite, et reconnaît dans la croûte terrestre une série non interrompue d’effets ignés et neptuniens. Il passe après cela à la considération des effets de la pesanteur, qui a eu sa part d’influence sur la position des parties basses du globe au moment du soulèvement des portions les plus élevées : des abaissemens ont accompagné les soulèvemens ; la formation des cavités des mers est en partie concomitante de celle des chaînes des montagnes. Il déduit encore la formation des fentes ou des filons de la force de la pesanteur.

Plus loin, entrant dans des détails particuliers, il émet l’idée que l’abaissement du niveau de la mer Caspienne peut provenir des changement éprouvés dans le fond de cette mer.

Il n’attribue que peu d’effets à l’action de l’eau et de l’air dans la formation des dépôts terrestres, et prétend même que, si la dispersion des blocs est en partie un effet de charriage, ils sont dus originairement au fendillement et à la séparation de grandes masses ignées poussées hors des entrailles de la terre. L’intérieur du globe a été de tout temps le réservoir des différentes formations qui ont eu lieu à sa surface. Il attribue le dépôt du fer limoneux à l’échappement de gaz de l’intérieur du globe.

Il cherche à établir que la gravitation planétaire exerce son influence, non seulement à la surface de la terre, mais encore sur toute sa masse. Il conclut que la pesanteur de la partie de la terre tournée contre le soleil doit être moindre que celle de la portion opposée, ce qui naturellement déplace le centre de gravité, et le porte de ce qu’on appelle vulgairement le centre vers la partie du globe qui ne jouit pas du jour.

Supposant un moment d’arrêt dans le mouvement du globe, il commencerait, d’après les lois mathématiques, à tourner de l’est à l’ouest : donc le centre de gravité de la terre n’est pas fixe mais mobile, et il se meut parallèlement à l’écliptique en vingt-quatre heures autour du centre, tandis que tout le globe a un mouvement rotatoire.

Si la terre se refroidit, et si elle a eu à son origine une fluidité