Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de rides du nord-ouest au sud-est, puisque ces dernières n’ont dû se reproduire qu’après le dépôt de la craie ; or la révolution du Vicentin est incontestablement antérieure à tout le sol secondaire.

D’une autre part serait-ce une partie de ces rides qui ont dû avoir été formées bien plus anciennement, comme les côtes sud-ouest de la Bretagne et de la Vendée, et qui suivent une direction plus rapprochée de la ligne nord-ouest à sud-est ?

Il y a encore impossibilité d’accord, puisque, d’après M. de Beaumont, ces redressemens n’auraient eu lieu peut-être qu’avant le dépôt du lias.

Le soulèvement de toute la chaîne secondaire des Alpes du pays de Venise, après la formation de tout le sol tertiaire, est dû probablement à l’apparition du porphyre pyroxénique, la direction des couches est environ celle de l’est un quart nord-est à l’ouest un quart sud-ouest, assigné par M. de Beaumont à la chaîne orientale des Alpes. Il y rattache aussi l’apparition du porphyre pyroxénique, et par conséquent la dolomisation des calcaires. D’une autre part il place ce soulèvement dans sa neuvième révolution ou pendant l’époque alluviale ; or, comment soutenir cette thèse lorsqu’on voit clairement les couches horizontales du sol tertiaire inférieur s’appuyer sur le pied des Alpes méridionales du Véronais et du Vicentin, ou remplir quelques grandes vallées voisines de la plaine, sans jamais se trouver en lambeaux sur les sommets des montagnes.

Ce gisement est-il comparable à celui de la Sainte-Beaume où MM. de Beaumout et de Villeneuve nous représentent des terrains à lignite soulevées sur des montagnes de craie ?

D’ailleurs est-il bien certain que ces dépôts tertiaires de la Sainte-Beaume aient été soulevés ? Ce ne sont que des lignites d’un dépôt terrestre et fluviatile, qui peut avoir eu lieu ou s’être arrêté à toutes les élévations sur la pente des coiitineus, qui existaient à la fin de l’époque secondaire.

Il y a, dira-t-on, des couches redressées dam le sol tertiaire du Vicentin comme à Bolca, dans les collines de Bregonze ; mais ce sont des accidens locaux, qui sont toujours accompagnés de roches basaltiques et qui n’ont rien de commun avec l’horizontalité ordinaire des roches tertiaires. Les molasses redressées du Piémont ne me paraissent être qu’un accident local, dépendant du soulèvement du Mont-Blanc, mais dans le Vicentin on ue trouve pas de trace d’un Mont-Blanc soulevé,