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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/129

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en porte le même jugement. Que M. de Beaumont rectifie donc d’abord l’ébauche de son édifice.

En effet, n’a-t-il pas varié lui-même sur le nombre de ces révolutions ? N’en a-t-il pas admis successivement dix, puis douze, puis enfin, dit-on, quinze ? Depuis son voyage aux Pyrénées avec M., Dufrenoy, n’a-t-il pas reconnu, avec ce dernier, quatre directions de soulèvement dans une chaîne dont le relief actuel ne lui avait révélé qu’une seule révolution ? (Voy. Bull., vol. II p. 80.) M. Reboul avait-il donc tort de lui reprocher de négliger les détails, et de vouloir enregistrer les chaînes de montagnes dans son tableau systématique des soulèvemens, sans les avoir visitées ni bien étudiées dans les ouvrages ? (Voy. Bull., vol. II, p. 74.)

En un mot, il a reconnu lui-même que sa science n’est pas arrivée à son apogée ; qu’il la ne fasse donc, et qu’il en élague les vues trop hasardées ; tout le monde l’en félicitera, et il lui restera encore assez de lauriers à moissonner. D’un autre côté, s’il persistait dans ses idées actuelles, je ne crains pas de dire qu’il rétrogradera au temps des théories de la terre, ou à celui où l’imagination remplaçait uniquement l’observation. En polémique de science, les ménagemens d’amis sont illusoires, et ne donnent tout au plus que quelques mois de répit ; car la masse des savans est si grande, qu’il s’en trouve toujours pour réclamer contre les erreurs émises pendant l’année courante ; ainsi attaquons-nous les uns et les autres franchement, car nous sommes tous sujets à faillir ; et soyons toujours prêts à profiter des avis salutaires : si l’amour-propre s’en mêle, la victoire ne reste pas long-temps indécise entre celui qui se lâche et celui qui ne présente que ses doutes, sauf rectification.

Sir Richard Phillips a relevé l’erreur grossière de M. Byerley, d’avoir pris pour l’écliptique du globe celui qui est tracé sur les globes terrestres, et d’avoir fondé sur cette idée l’hypothèse que les changemens géologiques pourraient être résultés de ceux dans les précessions des équinoxes. (Voy. Bull., vol. I, page 225.) En 1813 (Monthly Magazine), et 1820 (Twelve Essays), M. Phillips a avancé que les changemens géologiques pourraient résulter du mouvement de la ligne des apsides autour de l’écliptique pendant l’espace de 20,930 ans, parce que les extrémités de cette ligne forment les points d’aphélie et de périhélie. Comme, dans ce cas, la différence de distance s’élève à trois millions de milles, il en résulte une différence d’action et de réaction suffisante pour