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no 6, p. 101, et Actes de la Société linnéenne de Bordeaux, t. 5, no 6.)

On doit comparer certe notice avec celles que nous a données notre confrère M. Teissier, sur la caverne de Mialet (voy. Bull., v. 2, p. 21, 56, 84 et 119), et avec la notice archéologique de M. Clément Mullet (voy. Bull., v. 2, p. 372).

M. Tournal a reparlé de la caverne à ossemens de Bize (Aude), et partage à peu près les idées de M. Marcel de Serres sur les ossemens humains (voy. Bull. v. 2, p. 381), tandis que M. Boubée et M. de Chesnel se rangent du côté de M. Desnoyers (dito, p. 382 et 390).

M. Morren a sous presse un Mémoire sur les ossemens humains des tourbières de la Flandre. Tous les crânes examinés appartiennent selon lui à la race caucasique, mais comme dans les mêmes localités on trouve le castor antédiluvien, c’est cette coïncidence qui a amené l’auteur aux conclusions suivantes :

1o  Si le gisement des ossemens humains mêlés à ceux d’hyènes, d’ours, de cerfs, de rhinocéros, n’a été reconnu que dans les cavernes du midi de la France, dans celles de la Belgique, dans le détritus et la terre noire du calcaire alpin de la Basse-Autriche ; si les ossemens humains se sont rencontrés de même dans les brèches osseuses de la Dalmatie, dans le sol marno-alluvial de Krems et dans le grand dépôt alluvial du Rhin, il faut faire entrer dans la même série de faits le gisement des ossemens humains dans les tourbières, puisque les dépôts tourbeux contiennent de même des races animales qui ont disparu du globe. Il faut donc se demander si des espèces de cerfs, de castors, etc., doivent être comprises dans la série des animaux dont les races se sont éteintes depuis que l’homme existe sur la terre.

2o  L’histoire des dépôts tourbeux considérée sous ce point de vue, reçoit une lumière nouvelle. En classant les tourbières sous le rapport de leur horizon géographique en tourbières basses et élevées, on doit reconnaître que si les premières sont effectivement plus anciennes que les autres, elles renferment en plus grande quantité des ossemens humains et ceux d’animaux perdus ou émigrés hors du pays. On remarquera encore que ces tourbières peuvent reposer sur des terrains très différens, mais que leur superposition au sable limoneux d’eau douce renfermant des coquilles dont les espèces vivent encore aujourd’hui, prouve et leur date d’ancienneté et l’impossibilité