Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/190

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tertiaire. On y a déjà reconnu trois nappes d’eau ascendante, et la sonde y a pénétré à 600 pieds de profondeur. Ainsi, les sables des steppes seront bientôt changés en champs labourables.

Aux États-Unis, la plus grande partie des puits artésiens sont établis sur la bande tertiaire qui borde l’Atlantique, telles sont les fontaines dorées du New-Brunswick, qui jaillissent d’un grès ferrugineux, celles d’Albany, qui sourdent d’argiles bitumineuses. J’ignore si l’on n’a pas atteint ça et là les couches crétacées.

Pour l’Afrique, M. Burat cite un passage d’Olympiodore, qui démontre du moins dans certaines parties des déserts l’existence bien connue des anciens d’une nappe d’eau placée souvent sous des argiles noirâtres.

En Égypte, M. S. Briggs, Anglais, a fait déjà plusieurs essais pour trouver de l’eau au moyen du Forage entre le Caire et Suez ; ainsi, il a percé dans la vallée de Kesche et de Candelli du grès calcaire jusqu’à 30 pieds, et y a trouvé de l’eau, mais non ascendante. (Malta Government Gazette, 16 mars 1831 et Journ. of the géographic. Soc. of London, vol. 1, 1831.)

Les terrains secondaires renferment tout autant et même de plus grandes nappes souterraines d’eau que le sol tertiaire, mais souvent il est plus difficile de les atteindre.

Pour les localités des eaux sortant des fissures de la craie de l’Artois, je me réfère aux ouvrages de MM. Garnier, Burat, etc. M. Burat remarque justement que cette origine des eaux jaillissantes est restreinte à une très petite partie de l’Europe, tandis qu’il doit y avoir partout des nappes d’eau dans les sables crétacés.

Tout le monde a entendu parler du puits artésien de Tours, qui a traversé toute la craie, et qui a 122 mètres de profondeur.

M. Passy a donné les détails des forages faits près de Dieppe, d’Elbeuf, du Havre et à Rouen. On y va chercher aussi l’eau dans des couches de grès vert. Tout récemment, MM. Flachat ont établi encore de nouveaux puits artésiens à Rouen, et ont trouvé de l’eau jaillissante à 69 mètres de profondeur.

M. Passy nous a donné en même temps ses idées théoriques sur l’origine des eaux jaillissantes ; il pense qu’elles dérivent de la pression générale des couches supérieures sur une couche inférieure saturée d’eau ; tandis que M. Burat compare un puit artésien à la branche verticale d’un siphon dont l’autre