Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/198

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fossile, comme cela est arrivé pour le genre Podopside. M. E. Deslongchamps est porté à admettre cette dernière supposition, et présume que le plag. spinosa, mieux conservé, deviendrait probablement un spondyle.

Les autres espèces, rapportées successivement par Sowerby à son genre Plagiostoma, n’y ont été admises que parce qu’on n’avait pu sans doute examiner convenablement leurs charnières altérées ou encroûtées de pierre ; car, bien conservées et totalement dégagées, elles diffèrent considérablement de celle du plagiostoma spinosa.

Les modifications que Lamark, MM. de France, de Blainville et Deshayes ont fait subir au genre Plagiostome de Sowerby, ont approché, plus ou moins, de la réalité sans l’atteindre ; car, suivant M. E. Deslougchamps, les coquilles regardées comme des plagiostomes ont tous les caractères des limes. Il remarque que le caractère regardé par Lamark et M. de France comme distinctif des plagiostomes, c’est-à-dire le défaut de bâillement sous les oreilles, est fautif. En effet, la plupart de ces coquilles, lorsqu’elles sont bien entières et que leurs valves n’ont point chevauché l’une sur l’autre, montrent, dans l’endroit indiqué, un bâillement, à la vérité peu considérable, mais assez prononcé pour détruire la valeur attachée à ce caractère, qui du reste varie à l’excès, même dans les limes vivantes. L’auteur du mémoire remarque en outre que plusieurs de ces limes fossiles ont en dedans de la lame cardinal, sous l’extrémité des oreilles, de chaque côté, une dent obtuse, reçue dans une fossette de l’autre valve. Cette particularité. ne peut néanmoins servir à distinguer les limes fossiles des vivantes, puisque celles-ci montrent également ce caractère, mais les conchyliologistes n’en avaient point parlé. Enfin M. E. Deslongchamps a pu mettre à découvert l’intérieur des valves de plusieurs de ces coquilles ; l’impression musculaire en est unique, peu prononcée, et située absolument comme dans les espèces vivantes.

M. Deshayes, dans son article Plagiostome du Dictionnaire classique d’histoire naturelle, avait pressenti la nécessité de réunir ce genre à celui des limes ; M. E. Deslongchamps l’a démontrée, et a résolu le problème.

La plupart des limes fossiles semblent s’éloigner beaucoup par leur facies général des limes vivantes ; mais les caractères essentiels sont identiques dans les unes et dans les autres. Il faut dire aussi que, parmi les fossiles, plusieurs ont l’aspect de leurs congénères