Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/342

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arrivé un cataclysme qui en a entraîné la majeure partie et a formé de leurs débris la première couche du diluvium. Quelques couches de sable avaient à peine recouvert le diluvium, lorsque de nouveaux volcans ont éclaté presque sur tous les points. Leur irruption a été suivie d’une seconde inondation qui a produit la dernière couche de cailloux roulés. Postérieurement enfin, s’est manifesté le grand cataclysme qui a formé plusieurs de nos vallées, et qui a entraîné la majeure partie d’une plaine dont la surface était recouverte par le diluvium.


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M. Virlet annonce que les fossiles problématiques si singuliers qu’il a trouvés dans les calcaires bleus et noirs compacts ou subsaccharoïdes de la haute Arcadie, et qu’il a présentés à la Société dans une des séances de l’année dernière (voyez la note insérée au Bulletin, tome II, page 341) ont été, après un examen très attentif, reconnus par M. Deshayes, pour appartenir à la famille des Rudistes ; ce sont des Radiolithes dont la partie interne a été dissoute, tandis que la partie corticale seule est restée ; phénomène qui paraît être commun à tous les fossiles de la craie.

« Cette observation me paraît très importante, ajoute M. Virlet, en ce qu’elle détermine l’âge des calcaires bleus qui les renferment, et les range définitivement, comme je l’avais fait pressentir dans la note précitée, avec les calcaires noirs à nummilites du voisinage, de Tripolitza, de la Laconie, et autres localités dans le terrain crétacé ; d’où il résulte que la série des terrains secondaires n’est représentée en Morée que par une immense formation de craie et de grès vert, qui occupe à elle seule plus des trois quarts de cette province.

« Elle se compose, à partir de la partie inférieure, du système des calcaires bleus et noirs à nummulites, dicérates, hippurites et radiolithes dont il est ici question ; ces calcaires alternent quelquefois avec des schistes marneux noirs, et n’ont pas moins de 300 mètres de puissance : au-dessus vient un premier système de grès vert, alternant avec des jaspes rouges et bruns, et même verts, qui sont quelquefois tellement développés, qu’ils constituent des collines très élevées, à eux seuls ; il y a passage, non seulement du grès aux jaspes et réciproquement, mais encore passage de ceux-ci aux calcaires par des roches argilo-marneuses qui ont tous les caractères, à la dureté près, des jaspes. Cette puissante assise se lie particulièrement aux ophiolithes qui ont traversé et disloqué en tous sens la formation crayeuse, particulièrement dans la partie orientale de la Morée ; au-dessus de ce premier système de grés vert et de jaspes, une série de couches extrêmement