Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/354

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qui y forment des zones régulières et fréquentes, ils ressemblent beaucoup, par leur teinte d’un noir bleuâtre, à ceux de la craie blanche.

Comme cette masse n’est pas exploitée, il est difficile de se procurer des fossiles qui, d’ailleurs, y sont très rares et peu variés. Hors les bélemnites dont on rencontre assez abondamment des morceaux le long de la Meuse, par suite de la décomposition des morceaux et blocs éboulés, M. Van Hees, n’a guère rencontré qu’une espèce de térébratule lisse à test corné subdiaphane et quelques débris soit de poissons, soit de squelette de mesosaurus.

Quant à la masse supérieure, qui est exploitée de temps immémorial pour moellons et sables d’engrais, c’est elle qui contient dans ses diverses assises les nombreux fossiles qui ont donné tant de célébrité à la montagne Saint-Pierre. La roche en est jaunâtre, d’une texture plus ou moins solide ou compacte, évidemment formée, pour la plus grande partie, de détritus et de débris de corps marins plus ou moins reconnaissables. On n’y distingue plus cette répétition régulière des assises de silex, quoiqu’il s’y en rencontre de temps en temps d’une couleur blonde et servant d’enveloppe à des corps organisés. Les galeries innombrables ont été pratiquées sont presque toutes sur un même niveau et d’une élévation moyenne de 30 à 35 pieds.

Cette masse supérieure se compose d’un mélange de coquilles de la craie, avec d’autres qui paraîtraient devoir appartenir au calcaire grossier tertiaire. Deux couches contenant des coquilles et des madrépores occupent la partie supérieure de cet étage et offrent surtout ce phénomène. Des porcelaines, des cérithes, des turritelles, des strombes, peut-être des rostellaires, des fuseaux, des buccins, des calyptrées, des pétoncles, des vénus, des tellines, des moules, des crabes, etc., ainsi que des cailloux siliceux roulés, s’y trouvent avec des bélemnites, des trigones, des baculites, des peignes, des cranies, des thécidées et d’autres coquilles appartenant ordinairement aux terrains de craie. Une de ces couches, fort remarquable et très distincte du reste de la roche, a été reconnue par M. Van Hees, et forme à peu près le plafond de la partie exploitée. Elle est dure et compacte, et renferme une infinité de moules de coquilles et de madrépores, dont les surfaces, ainsi que celles des crevasses de la roche même, sont fortement colorées par de l’oxide de fer, brun. Il la désigne sous le nom de pénultième pour la distinguer d’une autre qui lui est superposée et qui est très friable, uniquement composée des débris de corps marins assez entiers, surtout de madrépores, et