Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/367

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nous apprit que son intérieur était composé exactement comme celui du prétendu cratère de soulèvement, savoir : de bandes régulières et parallèles de laves et d’agglomérat. Des filons verticaux de lave traversaient les masses dans les deux cas, et il ne manquait à l’identité des apparences que la présence des roches pyroxéniques dans le nouveau cône et celle des masses feldspathiques dans l’ancien.

Quoique ce fait nous étonnât beaucoup, nous crûmes néanmoins sauver la probabilité de nos idées préconçues par l’étude des véritables Barancos ou vallées d’écartement ; car la théorie nous disait qu’elles devaient se trouver dans le pourtour extérieur du cratère de soulèvement.

Les pentes extérieures du volcan de Stromboli ne sont point recouvertes d’éruptions postérieures comme les bords du Val del Bove à l’Etna : or ayant été obligé de séjourner 19 jours à Stromboli, nous eûmes tout le temps de nous convaincre qu’il n’y existe pas de Barancos tels que les suppose la théorie de M. de Buch.

À la vérité, il y a à Stromboli assez de gorges étroites, profondes et partant comme des rayons d’un centre, ou comme M. de Buch nous les présente dans sa carte de l’ile de Palma. Pour se rendue d’un côté de l’ile à l’autre, les pauvres habitans de Stromboli préfèrent gravir toute l’élévation de 2,400 pieds de cette montagne escarpée plutôt que de faire tout le tour de l’ile, et franchir ainsi toutes ces cavités.

Ces dernières portent toutes l’indication distinctive d’avoir été creusées par les eaux ; car les roches solides surplombent en escarpement leurs parties supérieures, sans la moindre trace de fendillement.

Nous dûmes donc renoncer pour Stromboli à toute idée d’un cratère de soulèvement.

Il m’est très agréable de voir que dans les discussions de la société l’on ait insisté sur cette nécessité de trouver dans le système de M. de Buch des fentes partant d’un centre. La vue de la belle carte de l’ile de Palma, dressée par M. de Buch, peut, à la vérité, exciter des doutes sur le mode de leur formation.

Ce que nous n’avions pu trouver à Stromboli, nous ne le vîmes pas non plus dans les autres iles de ce groupe.

Les îlots de Panaria, de Basiluzzo, de Dattolo, etc., sont des rochers trachytiques, probablement les restes d’un volcan peut-être détruit, que je serais disposé à regarder comme le volcan central de tout le groupe.