Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/368

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L’île de Vulcano est le pendant de Stromboli, quoique sur une plus grande échelle ; néanmoins son cône actuel d’éruption n’offre pas de coupes de manière à pouvoir le comparer avec la ceinture demi-circulaire de laves feldspathiques, qui sembleraient être les restes d’un cratère de soulèvement.

Je dis que cela paraît ainsi, car on trouve à Lipari encore, dans leur liaison originaire, exactement les mêmes roches qui forment à Stromboli et à Vulcano la demi-ceinture extérieure autour du cône d’éruption. À Lipari ces masses, alternant fort régulièrement ensemble, constituent le volcan incontestable et maintenant éteint, appelé le mont Sant-Angelo, qui est la sommité principale de l’île. Nous avons visité plusieurs fois les contours bien conservés du cratère de ce mont, et nous y avons trouvé les restes de ses coulées de laves porphyriques, à qui l’influence du temps a fait perdre leur croûte scoriacée. Les mêmes lavés forment au pied de la montagne de longues couches horizontales alternant avec du tufa sableux.

De plus, les couches tufacées, si bien dénudées dans les escarpemens des côtes, sont bien les moitiés que celles qui, plus avant dans le pays, remontent dans tous les sens pour former le pourtour de l’ancien cratère. Nous regardons comme erronée l’assertion de Dolomieu, de Spallanzani, etc., que ces tufas renferment des algues marines, et nous ne voyons aucune possibilité pour retrouver dans les îles de Lipari un cratère de soulèvement.

De retour à Naples, j’y ai étudié sous l’influence de ces nouvelles idées toutes les apparences volcaniques anciennes et modernes des environs de cette capitale déjà si souvent décrits. Je mécontenté donc d’avouer que je partage l’opinion de ceux qui regardent la Somma comme la moilié encore conservée d’un ancien cratère d’éruption. Le Vésuve, formé depuis les temps historiques, n’offre aucune trace d’un cratère de soulèvement, et son intérieur mis à nu depuis 1822 en présente les preuves irréfragables. L’analogie de cet intérieur avec les escarpemens de la Somma est très frappante, et ces derniers nous rappellent si involontairement l’imposant Val del Bove, que nous ne pouvons douter que ces deux vallées circulaires n’aient la même origine. Le Val del Bove ne serait donc qu’un Atrio del Cavallo modifié.

Enfin, dans tous les nombreux et énormes cratères des champs phlégréens ainsi que sur l’île d’Ischia et de Procida, nous n’avons rien vu qui y rendît probable la formation ancienne d’un cratère de soulèvement. Les analogies de ces bouches d’éruption si rapprochées viennent jeter en même temps du jour sur les rapports