Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/369

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des vallées circulaires dont on a tant parlé dans ces derniers temps, et sur lesquelles je reviendrai en son lieu.

J’ai cru devoir d’autant plus arquer publiquement mon changement de système sur les cratères de soulèvement en Italie, que je ne me souviens pas d’avoir discuté à fond le sujet avec M. Prévost lors de son séjour à Naples. J’étais alors occupé à annoncer à M. de Buch ce que j’avais vu dans les îles de Lipari, ainsi que mes nouvelles idées.

Dans ce Mémoire, je me gardais bien d’appliquer ce manque de cratères de soulèvement en Italie à la formation des volcans dans d’autres parties de la terre, et je suis encore persuadé que l’existence de ces espèces d’apparences n’est pas tout-à-fait improbable, malgré les objections si vives de M. Cordier. En effet, les vallées de soulèvement nous présenteraient déjà les particularités des cratères de soulèvement. M. Cordier croit que ces derniers exigent « l’existence et le renouvellement multiplié d’un phénomène qui est sans exemple ; » mais on pourrait répondre qu’aucune chaîne n’a été soulevée sous nos yeux, de même que dans la période actuelle il ne s’est formé aucun nouveau volcan véritable, ou une connexion permanente entre l’atmosphère et l’intérieur du globe.

Je me permettrai maintenant quelques observations sur les intéressantes communications de M. C. Prévost concernant la Sicile. (Bulletin de la Société géologique, tom. II, pag. 114 et 405.)

Il ne me semble pas convenable de diviser les dépôts tertiaires de Sicile en deux étages ; car cette séparation devient d’autant plus incertaine que les deux étages sont reconnus même par M. Prévost pour contenir les mêmes espèces de fossiles. Le gisement contrastant des couches sur lequel s’appuie M. Prévost ne me paraît pas suffisant, puisque de pareilles irrégularités peuvent se former aisément dans la série des couches d’un même dépôt, dès que l’on suppose que leur formation a duré un long laps de temps. Or, c’est le cas pour les roches tertiaires de la Sicile, qui ont sur une très grande étendue une puissance de près de 2,000 pieds.

Dans cette île, il est vrai, ces dépôts se présentent sous deux aspects divers, savoir : comme une formation presque uniquement calcaire, comme dans le plateau du Valdi Noto, ou sous la forme de l’argile bleue, ou la Creta de Sienne en Toscane, dépôt recouvert d’agglomérat coquillier avec lequel il alterne. Selon moi, ces deux genres de dépôts sont juxta apposés parallèlement l’un à l’autre ; et ils passent, chacun à sa manière, au sol secondaire, le calcaire, comme M. Prévost l’a observé à Pachino au moyen