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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/373

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Je ne regarde que comme un accident local et très subordonné ces masses de gneiss qui, près de Melazzo, s’intercalent au milieu des couches tertiaires, tandis que M. Prévost voudrait en faire un accident igné lié au soulèvement de la chaîne du Pelore[1].

En général, dans cette partie de la Sicile qui a une direction parallèle aux Pyrénées, les plateaux de couches tertiaires toujours horizontales se recourbent sur leurs bords, et paraissent avoir pris part un peu au soulèvement général ; les Apennins présentent le même fait.

Je suis de retour d’une longue course dans les Alpes apuennes du golfe de la Spezia ; grâce à MM. Guidoni et Paréto, j’ai pu dresser une carte géologique passablement complète de cette contrée ; elle aura l’avantage de s’annexer à celle des environs de Pise, levée par M. Paul Savi.

J’admets comme certain que le marbre de Carrare est un calcaire jurassique modifié ; la nature et les progrès de ces altérations ignées s’observent distinctement dans plusieurs endroits de ces montagnes, et j’en donnerai une description complète avec des cartes et des coupes.

J’ai été assez heureux d’ajouter une nouvelle localité de fossiles à celles déjà connues dans le calcaire de Carrare. On n’a trouvé

  1. Sans nier que les rapports curieux que j’ai eu l’occasion d’observer entre les calcaires les plus récens et les roches micacées du cap Melazzo n’appartiennent à un accident local, j’ai trop de faits qui annoncent que cet accident a coïncidé avec des effets de dislocation au sol, pour renoncer à ce que je consens volontiers à appeler mon hypothèse ; et comme un séjour d’une semaine sur ce point m’a permis de l’étudier avec quelques soins, je me hasarderai à me trouver pour ce seul résultat, en contradiction avec M. F. H., dont je saurai imiter le noble exemple qu’il vient de nous donner, en reconnaissant avec franchise que je me suis trompé si j’en acquiers la preuve par les observations qu’il pourra publier, et que j’attends, comme tous les géologues qui le connaissent, avec la plus vive impatience.
    C. P.