Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/402

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très riches en feldspath, quarz et mica formant des lames épaisses, en tourmalines et grenats qui ont cristallisé indifféremment au milieu du mica ou dans la pâte du granite.

10o Après avoir suivi assez exactement le granite qui, depuis Mezimieux jusqu’à Brives, occupe, comme on voit, une bonne partie du centre de la France, on rencontre le calcaire oolithique à la sortie de Brives, où il paraît adossé au granite. Ce calcaire, entièrement analogue à celui du Jura, ne forme que de petites éminences au milieu de la grande vallée d’Azarac, éminences qui cependant paraissent dues à des soulèvemens ; mais les couches sont bien moins inclinées que dans le Jura.

11o Depuis Saint-Crépin jusqu’à Périgueux, ce calcaire est recouvert par la craie, dont la partie inférieure renferme près de Limoges beaucoup d’hippurites d’une petite espèce.

12o À Libourne, la craie cesse, et est recouverte par un terrain de transport, analogue à celui du bois de Boulogne, et qui règne ainsi jusqu’à Bordeaux.

13o Avant d’entrer dans cette ville, on remarque un calcaire grossier recouvert par le même terrain de transport, et qui, aux fossiles près, a la plus grande analogie avec celui des environs de Paris. Il doit être puissant, puisque dans Bordeaux on l’a déjà sondé à plus de 600 pieds de profondeur (1830), dans l’espérance d’avoir de l’eau fournie par la couche d’argile plastique de ce bassin, dans laquelle M. Billaudel a recueilli, comme on sait, une mâchoire de Paleotherium.

14o Depuis le Bec d’Ambez jusqu’à Royan, reparaît la craie à hippurites des environs de Limoges. Elle forme des rives assez escarpées à la droite de l’embouchure de la Gironde.

Observations géologiques faites en 1830, à la presqu’île de Quiberon, et dans la baie de Brest, par M. Robert.

1o À l’extrémité de la presqu’île de Quiberon, entièrement formée de granite, j’ai remarqué un amas considérable de galets, qui, très au-dessus du niveau actuel de la mer, et probablement des plus fortes marées, est recouvert de valves inférieures d’huîtres et de balanes.

2o Sur un autre point de la côte, et presque à la marne hauteur, où les eaux n’arrivent plus, j’ai rencontré au milieu du sable et de coquilles marines, beaucoup d’ossemens humains, entre autres des mâchoires et des dents, qui proviennent sans doute des émigrés français qui ont péri sur ces côtes, et dont les cadavres,