Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/403

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rejetés par la mer, couvraient le rivage, au dire des habitans qui ont été témoins de ces évènemens.

Ces faits que je signale, ressemblent d’ailleurs à beaucoup d’autres de ce genre qui ont été constatés sur les côtes de France ; mais le dernier prouverait qu’il ne s’est pas écoulé un trop long espace de temps, depuis que la mer a abandonné le niveau qu’elle atteignait alors à Quiberon.

3o Sur le bord de la mer, près le Fort-Neuf, où Sombreuil capitula, existe une source d’eau douce, d’autant plus extraordinaire, que le sol granitique desséché de la presqu’île est très peu élevé, de ce côté, au-dessus du niveau de l’Océan.

4o Au fond de la baie de Brest, devant Comaret, on remarque à droite et à gauche d’une plage assez grande des falaises élevées, formées de micaschiste à couches inclinées, vers le continent et à l’est, de 45 degrés. Elles offrent un aspect singulier, étant déchiquetées par l’effet des eaux de la mer, qui viennent battre contre le profil de cette roche. Ce terrain est recouvert par une espèce de grès, tantôt très blanc, tantôt ferrugineux, au point même d’être remplacé quelquefois par de l’hydroxide de fer, qu’on rencontre en rognons disséminés sur le rivage, et qui mériterait peut-être par son abondance d’être exploité. Il se forme aussi abondamment d’ocre jaune au pied de ces falaises.

5o Le fond de ce même rivage est formé de galets ou de débris de roches non roulées, maintenus par de l’argile et du sable, au milieu desquels existe un dépôt de végétaux, presque entièrement passés à l’état de terreau, mais offrant encore quelques gros débris assez bien conservés pour les rapporter aux dicotylédons.

D’après la disposition de cette plage, d’après les matériaux qui la forment, et la vallée sablonneuse qui lui succède, jusqu’à la rade de Brest, environ une lieue de l’autre côté où elle peut être facilement submergée, je serais porté à croire fortement que la mer occupait jadis en cet endroit un canal analogue au goulet de Brest, mais plus étroit.

Observations géologiques faites en Picardie et en Normandie (côtes de la Manche), pendant l’année 1831, par M. E. Robert.

1o En allant de Beauvais à Amiens, un peu avant d’arriver à Bonneuil, on traverse une côte assez rapide, qui porte le nom de côte à Galets dans le pays, parce qu’en effet la craie en cet