Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/404

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endroit est recouverte d’un terrain de transport, ou plutôt de cailloux roulés, ayant presque tous la même forme aplatie et le même volume. Ces circonstances réunies donneraient volontiers à penser qu’il y eut autrefois un rivage marin sur ce point, plutôt que d’attribuer ce dépôt au grand cataclysme.

2o Les érosions qu’on remarque dans les falaises de la Normandie, et qui ressemblent à de petites vallées parallèles entre elles, et remplies de terrains de transport, ont, il m’a semblé, une singulière analogie avec les érosions actuelles du rivage de la mer là où elle descend le plus bas dans les marées d’équinoxe. En faisant ce rapprochement à cette distance de la falaise, et mieux, en se plaçant dans ces nombreux canaux que la mer creuse constamment, on peut observer que les érosions du haut et du bas semblent se correspondre, et surtout qu’elles affectent la même direction.

Tirerons-nous de ce fait la conséquence que c’est la mer qui a sillonné la surface des falaises de la Normandie, après quoi le terrain de transport aurait rempli toutes les érosions ?

3o Dans un des éboulis de ces mêmes falaises, qui se font toujours à pic, près de Fécamp, j’ai mesuré sur un gros monceau de craie, un Catillus Cuvieri presque entier, et dont le diamètre était au moins de 2 pieds.

4o Dans le grès ferrugineux, évidemment situé entre la glauconie crayeuse et l’argile weldienne, au cap de la Hêve, j’ai recueilli un morceau de bois fossile, qu’il est impossible de ne pas rapporter aux dicotylédons. Cet échantillon est d’autant plus curieux, qu’il paraît avoir été roulé long-temps, et percé par des tarets, avant de se pétrifier.

5o Parmi les nombreux corps roulés que j’ai recueillis sur les côtes de la Manche, depuis l’embouchure de la Somme jusqu’à celle de la Seine, je citerai, indépendamment des ananchites, spatangues, alcyons, cailloux géodiques avec calcédoine ou agate, pyrites qu’on rencontre à chaque instant sur le rivage, surtout depuis le Bourguedau, où commencent les falaises de craie jusqu’à Fécamp, où elles changent de nature, je citerai, dis-je :

1o Calcaire d’eau douce gris de fumée, roulé, à Saint-Valéry sur Somme (galets rares) ;

2o Fragment de la charnière d’un Catillus Cuvieri ayant 18 lignes de longueur, 14 de largeur et 6 d’épaisseur ;

3o Caillou roulé granitique, en un petit échantillon, à Fécamp ;