Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/423

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M. Texier, architecte, indique que dans les cavités remplies par la brèche osseuse des environs d’Antibes, les ossemens sont comprimés et broyés comme par une grande force de pression, et que les espèces semblent distinctes selon les localité ; ici des cerfs ou autres ruminans, là des carnassiers

M. Héricart de Thury lit une Notice sur les cavernes calcaires de Cusy, dans les Beauges, en Savoie, et sur les sables aurifères du Chéran.

Au moment, dit-il, où de hautes questions sont élevées entre les géologues modernes, j’ai pensé que la Société n’entendrait pas sans intérêt le rapprochement des opinions de de Saussure et de Dolomieu sur les soulèvemens et le redressement des montagnes, et la part que ces célèbres géologues ont dans les opinions présentement adoptées, et dont ils semblent avoir posé les bases ou préparé les voies.

Les Beauges sont de hautes montagnes situées entre Chambéry, Aix, Annecy et Saint-Pierre d’Albigny sur Isère ; elles sont calcaires et d’un calcaire compacte, qui appartient à la partie inférieure de la grande formation des terrains crétacés. Elles forment un groupe de hautes montagnes disposées en chaînes à peu près parallèles, dont les principales directions sont du N.-N.-E au S.-S.-O ; elles semblent le résultat d’une révolution sinon générale, du moins très étendue, et dans laquelle ont eu lieu, ou simultanément, ou à différentes époques, de profondes ruptures et de grands soulèvemens ou de vastes affaissemens, Les montagnes présentent à cet égard un caractère constant et uniforme ; ainsi, elles forment comme celles de l’Entre-deux-Guiers au-dessus de Grenoble, de Sassenage, du Royanes, et de tout ce grand prolongement de calcaire crétacé de la rive gauche du Rhône elles forment des groupes de chaînons parallèles, ayant les uns leur escarpement à l’est avec l’inclinaison de leurs couches à l’ouest et les chaînons voisins ayant au contraire leurs escarpemens à l’ouest et leur inclinaison à l’est, manière d’être qui manifeste évidemment l’effet de l’affaissement entre ces chaînons.

« M, de Thury parcourut les Beauges avec M. le baron Fourier, alors préfet du département de l’Isère, et depuis secrétaire perpétuel de l’Académie royale des sciences. Leur but était de visiter les cavernes de Cusy, dans la chaîne inférieure des Beauges, et de reconnaître le gisement des sables aurifères du Chéran, torrent qui descend des Beauges, et au sujet desquels Dolomieu