Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/435

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’un jaune moins vif que celui de la fleur de soufre du commerce Si on l’examine à la loupe, on voit qu’il est composé de très-petits grains brillans. Projeté sur un charbon ardent, il brûle comme le soufre ordinaire ; mais il fait entendre dans ce premier instant un bruit faible, qui est dû à la décrépitation des petites lamelles de sélénite avec lesquelles il est mélangé. La masse entière du soufre renferme en outre de petites masses cristallines de cette même substance : j’ai cru reconnaître sur un fragment deux faces latérales de la variété trapézienne.

Il est assez remarquable que le soufre et la sélénite, que l’on n’a jamais cités, je crois, dans la craie proprement dite[1], se trouvent ici réunis dans le même échantillon. Ce fait m’a paru d’autant plus curieux qu’il existe en grand, dans la nature, entre la chaux sulfatée et le soufre une telle affinité de gisement, si je puis m’exprimer ainsi, que partout où l’on trouve l’une de ces deux substances, on est presque sur de rencontrer l’autre.

Un membre (M. C. Prévost) demande si l’origine de ces deux substances ne serait pas due à la décomposition de fer sulfuré, opinion que ne partage pas M. Leymerie.

Un autre membre (M. Dufrénoy) indique que des silex provenant aussi de la craie, et qui existent dans les collections de l’École des Mines, contiennent à leur intérieur des cristaux de soufre.

M. C. Prévost annonce qu’ayant eu connaissance, par l’un des derniers Bulletins, des doutes nouvellement émis par M. Héricart-Ferrand sur l’âge du grès de Beauchamp, à l’occasion duquel a été rappelée une première incertitude émise par lui à cet égard, ils le regarde depuis fort longtemps, avec la plupart des géologues, comme antérieur aux

  1. Certains silex de Poligny en Franche-Comté renferment, il est vrai, du soufre ; mais ces silex ne viennent pas de la craie, mais bien d’un terrain d’eau douce. C’est du moins ce qui semble résulter d’observations encore inédites d’un géologue du pays. (Je tiens ces renseignement de M. Brongniart.)