Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/481

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et de grès vert, à 10 ou 15 pieds d’élévation au-dessus des plus hautes marées. Ce dépôt parait dû à la même cause qui a formé les buttes de Saint-Michel en l’Herme (Vendée). Le groupe supérieur est un terrain d’alluvion, de sable jaune et noir avec petits cailloux quarzeux, qui, plus moderne que le précédent, et beaucoup plus étendu, recouvre tout l’abattement sud-ouest des collines de grès vevt et quarzite, et s’avance dans la plaine jusqu’à la ville de Noirmoutiers.

Ce mémoire est accompagné de deux planches ; l’une est la carte géologique de l’île de Noirmoutiers ; l’autre donne une coupe transversale de l’île, plus une vue des falaises de grès vert et quarzite de la cote nord-est. En terminant la lecture de ce mémoire, M. B.-Geslin annonce qu’il présentera à la Société, dans l’une de ses premières séances, la description géologique de l’île d’Aix (Charente-Inférieure), où les systèmes de grès vert et de la craie ont acquis un développement bien autrement considérable que dans l’île de Noirmoutiers.

M. Th. Virlet lit un Mémoire intitulé : Examen de la théorie des cratères de soulèvement de M. Léopold de Buch :

On se rappelle les notes que M. Virlet communiqua à la Société sur l’île de Santorin, et dans lesquelles il cherchait à démontrer, en s’appuyant sur les faits, que cette île n’a jamais été un cratère de soulèvement, mais bien seulement un cratère d’éruptionordinaire[1] Depuis, son opinion ayant été contestée par MM. Élie de Beaumont, Dufrénoy et d’autres géologues, il eut l’idée d’appuyer de preuves mathématiques celles qui résultaient pour lui de l’observation des faits, et c’est ce qui l’a amené à examiner d’une manière générale la question des cratères de soulèvement.

« Avant d’entamer la discussion, dit M. Virlet, il convient de replacer la question sur son véritable terrain et de définir ce que l’on doit entendre par un cratère de soulèvement ; sans quoi il serait peut-être difficile de bien comprendre la question.

« Lorsque l’on veut traiter des causes modificatrices de la surface du sol, il faut bien distinguer deux ordres de phénomènes que je crois entièrement différens : l’un qui a produit le soulèvement des montagnes, et l’autre d’où résultent toutes les actions

  1. L’auteur de ces notes, ne connaissant pas alors l’excellent Traité de géologie de M. Lyell, ne put s’appuyer d’une autorité aussi puissante que celle de ce savant géologue, dont l’opinion se trouve concorder en tous points avec la sienne.