Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/482

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volcaniques qui se sont manifestées et se manifestent encore tous les jours.

« Soit que l’on considère les soulèvemens comme résultant de l’action de marées intérieures, soit que plus probablement on les regarde comme la conséquence du refroidissement séculaire de la masse intérieure du globe, ils paraissent entièrement indépendans des actions volcaniques proprement dites, qui, si on les compare avec ce qu’elles produisent journellement à la surface du globe, sont incomparablement plus faibles, et n’ont jamais pu produire de véritables reliefs par soulèvement ou fracture. Il doit donc découler de là, que pour établir leur centre d’action et se faire jour à la surface, les volcans ayant naturellement profité des points de moindre résistance que leur offrait la croûte du globe, il en est souvent résulté une suite de volcans qui, en s’établissant suivant certaines fractures rectilignes du sol, semblent dans beaucoup de contrées en rapport avec la direction des chaînes de montagnes ; sans que l’on soit pour cette raison fondé à les regarder comme la cause du soulèvement de ces montagnes, mais bien plutôt comme en étant la conséquence. »

« M. Virlet divise les différens reliefs de la surface du globe en trois classes : la première, qui résulte des soulèvemens ou dislocations rectilignes, comprend la plupart des chaînes de montagnes ; la seconde, qui est due aux soulèvemens circulaires ou centraux, comprend certaines montagnes coniques ou mamelonnées, et comprendrait aussi, dans l’hypothèse de M. de Buch, tous les cratères de soulèvement ; enfin la troisième classe de reliefs est celle qui résulte des actions volcaniques éteintes ou encore agissantes à la surface comme les cônes d’éruption, qui sont formés par l’accumulation successive des matières rejetées lors des éruptions.

Les deux dernières classes de montagnes, quoique produites par des phénomènes essentiellement différens, affectent cependant presque toujours les formes générales extérieures de cônes surbaissés plus ou moins réguliers ; mais il faut bien savoir en faire la distinction. Pour M. Virlet, contradictoirement à l’opinion de MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont, il n’y a qu’une seule espèce de montagnes volcaniques : ce sont les cônes d’éruption ou les montagnes qui ont eu une origine tout-à-fait semblable, telles que l’Etna, et la montagne circulaire de la Casa-Inglese qui l’entoure, le Vésuve et la Somma, Stromboli, Vulcano, Santorin, le Puy-de-Dôme, etc. ; tandis que les montagnes formées par des soulèvemens coniques qui comprendraient les cratères de soulèvement, bien qu’elles puissent accidentellement s’être formées au