Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/50

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avec des quarzites et qui alternent avec des schistes et des agglomérats talqueux.

M. Savi partage, sur l’origine de ces dernières masses, la même opinion que nous ; idée que mon dernier voyage est encore venu corroborer et sans laquelle la structure des Apennins reste inexplicable. Ces dernières masses doivent leurs caractères hétérogènes aux altérations ignées et gazeuses qu’elles ont subies. Le grès s’est endurci, est devenu siliceux, et s’est converti en une roche cristalline silico-calcaire, où du talc s’y étant développé, il est devenu une espèce de grauwacke stéaschisteuse ou talcschiste-nodulaire, ou bien attaqué par les gaz d’acide carbonique ou sulfureux, etc., il a été changé en une masse tripolienne. L’argile schisteuse est devenue du jaspe ou du silex corné, et le calcaire compacte ou coquillier a pris une teinte blanche et une structure grenue, a perdu sa stratification et presque tous ses fossiles. Dans le cas où le calcaire contenait des silex, l’action plutonique les a fait disparaître et a disséminé la matière siliceuse sous la forme de quarz prismé. Dans quelques parties de marbre massif, des traces de mouvement d’expansion ou de soulèvement se joignent à ceux de la fusion.

Quand les couches calcaires ont été traversées par des émanations acides, elles se sont changées en tripoli, en argile, en alunite, etc. D’une autre part, des calcaires cellulaires fétides, des corgneules et des brèches fétides de marne, de calcaire, de jaspe, etc., ont été soumises à l’action d’eau très chaude liquide ou en vapeur et saturée d’acide carbonique, d’hydrogène sulfuré et d’autres gaz semblables. Ces roches cellulaires ou bréchoïdes ont été souvent soulevées à travers les intervalles de divers dépôts et se sont étendues sur eux, en altérant et contournant les roches voisines, ainsi qu’en recélant ou emmenant fort loin des minerais, tels que le fer hydraté, la galène et le cuivre carbonaté. Enfin, quelquefois ces roches se convertissent en une véritable dolomie à druses de spath magnésien.

Des causes semblables peuvent avoir produit dans les masses de grès siliceux des ruptures dérangeant la direction des couches, et d’où sortent des crêtes de masses irrégulières, composées d’un ciment siliceux, ou schisteux ou ferrugineux, et à noyaux de quartz avec des fragmens de schiste talqueux. Leur surface a alors une apparence porphyrique. Dans ces masses, il y a beaucoup de fentes tapissées de quarz cristallisé ; et lorsqu’elles ont été soumises à des émanations métalliques et acides,