Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/500

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les calculs ait jamais pu exister sur notre planète, il faudrait, pour que l’hypothèse des cratères de soulèvement fût applicable à Palma, que l’inclinaison de sa surface conique fût six fois plus grande, et à Santorin qu’elle fût quinze à vingt fois plus considérable.

« On voit par toutes les considérations qui précèdent que les conditions qu’exigeraient les plus petits cratères de soulèvement en rendent l’existence impossible ; et que s’il existe à la surface de la terre des reliefs présentant des formes que l’on pourrait comparer à ce que l’on a si gratuitement appelé cratères de soulèvement, elles sont dues à des causes bien différentes de celles auxquelles on a voulu attribuer l’origine de ces cratères.

« Dans tous les cas, il conviendrait de leur donner un tout autre nom que celui de cratère, qui entraîne toujours avec lui l’idée d’actions volcaniques, puisque devant résulter de soulèvemens circulaires, ils seraient dus aux mêmes causes qui ont élevé les différentes chaînes de montagnes. Le nom de vallées circulaires de soulèvement, ou celui de vallées d’élévation, donné par M. Buckland, leur conviendrait beaucoup mieux.

Nous avons cité, M. Boblaye et moi, dans notre travail sur la géologie de la Grèce (chap. 1er, et pl. 1re), un exemple bien remarquable des soulèvemens ; que nous avons appelés circulaires, c’est celui du mont Ziria. Il y en a d’autres en Morée, qui semblent remplir comme celui-ci une partie des conditions des cratères de soulèvement, sans pour cela présenter autre chose que des montagnes en dômes. On pourrait sans-doute citer encore beaucoup d’autres exemples analogues, sans pouvoir en inférer que les cratères de soulèvement, tels que les a supposés M. de Buch, puissent exister. Par exemple, M. Amédée Burat, l’un de nos collègues, nous a lu un Mémoire[1] sur une localité intéressante du Haut-Vivarais, qui présente près du village du Pal, situé aux environs de Mont-Pezat, une enceinte circulaire formée de granite et au milieu de laquelle s’élèvent trois petites montagnes coniques d’inégale hauteur, composées de déjections basaltiques. Il serait impossible, avec une idée préconçue, de ne pas y voir un cratère de soulèvement des plus parfaits, et ici les fentes ou fractures divergentes du centre à la circonférence ne sont pas même indispensables, car

  1. Voyez Description des terrains volcaniques de la France centrale, par M. Amédée Burat. In-8°, 1833, pag. 266.