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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/546

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« Il nous a paru que ces terrains intermédiaires, si largement développés dans le Calvados et la Bretagne, y présentent aussi deux systèmes bien distincts. Dans le Calvados et le nord de la Bretagne les grès et les quarzites qui passent de l’un à l’autre de mille manières, sont les roches dominantes ; les schistes argileux y sont bien moins abondans, et ce ne sont ordinairement que des schistes grossiers passant aux grauwackes ; on n’y connaît presque pas de schiste ardoisé proprement dit, et les calcaires y sont encore plus rares que les schistes. Dans le sud de la Bretagne, au contraire, ce sont les schistes argileux qui prédominent ; leur pâte est généralement plus fine ; rarement ils sont à l’état de grauwacke ; ils sont au contraire susceptibles d’être utilisés comme ardoises ; les calcaires s’y montrent de toutes parts, et les grès, rarement à l’état de quarzite, n’y sont que subordonnés. Dans le nord, les terrains de transition sont beaucoup moins relevés que dans le sud, où les couches sont fréquemment verticales.

« Comme conséquence de cette distinction, nous avons reconnu que le terrain intermédiaire du sud a beaucoup plus de puissance que celui du nord, et qu’il est bien moins riche, soit en fossiles, soit en substances minérales et métallifères.

« En revanche le terrain houiller est beaucoup plus développé dans le sud que dans le nord. M. Lorieux m’a fait remarquer que les calcaires sont généralement au sud de la ligne des houilles, et les schistes au nord, et que néanmoins il y a aussi une zone peu puissante de schistes au sud des houilles. Les couches du terrain houiller sont relevées verticalement comme celles du terrain de transition au milieu desquelles elles sont comprises.

« Les fossiles du terrain de transition sont, dans le nord, des trilobites, orthocères, productus, plusieurs sortes de bivalves, et des impressions tubuleuses qui rappellent des cariophyllies ou plutôt des tubes de chétopodes ; ces tubes ne sont que dans les grès et dans les quarzites ; et ils y sont placés verticalement, relativement au plan des couches. C’est cette circonstance qui me fait présumer que ce sont des chétopodes, dont les animaux de nos jours vivent préférablement dans les sables où ils se font des tubes verticaux. Dans les terrains du sud on ne trouve que des trilobites, qui même sont assez rares, et de belles impressions de plantes dans le terrain houiller et dans le grès blanc. Les calcaires contiennent très peu de fossiles. M. de Kergorlay rencontra quelques cariophyllies dans le calcaire d’Ancenis.

«  Terrain secondaire. — Nous avons étudié les divers étages du terrain secondaire inférieur et supérieur entre Évreux, Lizieux, Dive, Caen, Bayeux et Villers, et entre Durtal, la Flèche, le