Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/92

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une idée ingénieuse, mais trop hasardée. Néanmoins l’on ne doit pas méconnaître que les causes les plus notables des changemens dans les types géologiques et paléontologiques de l’Europe sont à chercher dans les soulèvemens graduels des chaînes et les diverses éruptions ignées. Ce sont ces phénomènes qui ont pu non seulement altérer la végétation et les créations animales, mais encore accélérer ou retarder la formation des grès et des calcaires.

Je m’arrête ici, et je ne voudrais pas m’éloigner de l’Europe ; néanmoins je crois bon de vous faire remarquer que nos connaissances géologiques actuelles sur les autres parties du globe nous permettraient d’apercevoir aussi des régions géologiques comme en Europe. Ainsi, dans le nord de l’Amérique, la partie tout-à-fait boréale forme un contraste frappant avec la géologie des États atlantiques des républiques du nord, et celle-ci avec les dépôts du grand bassin du Mississipi. Le Mexique et le Brésil donneraient deux grands types bien particuliers, et plusieurs autres se trouveraient dans le reste de l’Amérique méridionale.

Dans les Indes orientales, les îles volcaniques pourraient être opposées à l’île de Ceylan, et aux grandes étendues de schiste cristallin et de granite des présidences de Madras et de Bombay ; tandis que la géologie de ces contrées serait en disparate avec la région trappéenne centrale, avec celle à dépôts de houillères et de roches secondaires, et avec la nature de l’Himalaya et des montagnes du Thibet.

Enfin, le nord de l’Asie pourrait se diviser en Sibérie occidentale, Sibérie orientale, Kamtschatka et la Perse, et d’autres contrées (Asie mineure, Syrie, etc.) viendraient figurer comme régions et groupes intermédiaires. La géologie et la géographie donneraient ici les mêmes indications.

Je passe maintenant aux fait géologiques particuliers qui ont occupé les géologues en 1832.

M. Necker a exposé ses idées sur la minéralogie considérée comme une branche de l’histoire naturelle, et a donné une esquisse d’une classification des minéraux fondée sur les principes de la méthode naturelle. (Edinb. Phil. journ. Avril ; et Bibl. brit. Juillet et août 1832.)

M. Sokolov, professeur de minéralogie à Saint-Pétersbourg, a publié un Nouveau système chimique de minéralogie. (Gornoï. J., 1831, n° 12, p. 317.)

M. Zeuschner, professeur de géologie et de minéralogie à