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les roches calcaires et arénacées des bords du Niagara. (Monthly J. of geol. Juillet. 1831, page 21.)

À chacune des différentes époques géologiques il y avait des continents découverts qui ont dû acquérir petit à petit de la terre végétale ; or, dans les couches du globe on n’a guère retrouvé cet ancien humus. Le cas de Portland et Purbeck est encore sujet à des doutes. (Voy. Bull., vol. I, p. 68.)

M. le docteur Sprengel a cru retrouver une couche de cet humus dans des lits noirâtres placés au Habichtswald entre du lignite et du tuf basaltique. M. Beckmann croit de plus que cette masse, dont il donne l’analyse et la description minéralogique, est identique avec certaines argiles charbonneuses appelées par les Allemands Kohlenletten. (Jahrb. f. Min. 1831, cah. 4.)

J’ai publié mes idées sur les alluvions anciennes et modernes, et j’ai tâché de montrer qu’on avait voulu trop isoler le prétendu diluvium des dépôts de transport qui se forment encore journellement. De plus, je n’ai pas eu de peine à prouver que le déluge mosaïque n’avait rien de commun avec la formation des alluvions anciennes ; opinion à laquelle sont aussi revenus franchement MM. Conybeare, Sedgwick, Daubeny, Murchison, et d’autres géologues anglais. (Mém. géol. et paléontologiq., vol. I.)

MM. Murchison et Sedgwick avouent eux-mêmes que sur le pied des Alpes orientales, il n’est pas aisé de séparer les alluvions anciennes et modernes, ni même les premières avec les agglomérats de l’époque tertiaire la plus récente.

Le phénomène des blocs continue à exercer l’attention des géologues. Ces masses, présentes sur le pied de certaines chaînes, et absentes dans d’autres, sont un des meilleurs chronomètres des révolutions survenues sur le globe.

En 1832, M. de Meyer s’est occupé des blocs granitiques et dioritiques dans le Fichtelgebirge et en Bohème. Ces masses ne sont pas arrondies, mais angulaires, comme M. le comte Rasoumovski les a bien décrites en Moravie. Elles diffèrent des blocs roulés en ce qu’elles se trouvent sur la roche dont elles dérivent, ou dans son voisinage. Elles paraissent avoir été détachées avec violence, lorsque les roches étaient déjà, consolidées.

C’est aux environs de Carlsbad et du bain Alexandre, dans le Fichtelgebirge, que l’auteur a observé ce phénomène. Il pense que ce genre de blocs doit son origine au granite soulevé par