que l’on est forcé d’admettre que leur accroissement a été limité par la surface de l’eau. Dès lors, les calcaires qu’ils recouvrent souvent à une assez grande hauteur ont dû être déposés par une élévation des eaux.
« Toutes ces masses concrétionnées sont souvent séparées entre elles par des couches entières de cypris faba, au milieu desquelles on trouve de nombreux débris de mammifères et d’oiseaux, ainsi que des hélices arrondies, recouvertes d’incrustations calcaires, et qu’un séjour prolongé dans une dissolution légèrement acide débarrasse de la partie terreuse qui recouvre leur coquille.
« M. Lecoq parle ensuite de la grande formation supérieure des calcaires à phryganes. On les trouve à une assez grande hauteur, puis successivement à des niveaux plus bas ; il parait que ces insectes se développèrent en immense quantité dans les eaux de cette époque ; comme celles qui existent actuellement dans nos ruisseaux, elles préféraient les eaux échauffées par les rayons solaires aux eaux froides des sources et des ruisseaux des montagnes. Comme les larves de nos phryganes, elles rassemblaient au fond des eaux, ce qui pouvait contribuer à donner de la solidité à leurs fourreaux. Ainsi les tuyaux d’écorce, les coquilles mortes qui tombaient en abondance sur la vase, étaient aussitôt recueillies, liées par quelque fil de soie, et devenaient, après avoir protégé leur propre animal, l’abri sous lequel ces vers se dérobaient la leurs ennemis. C’est surtout une petite espèce de paludine qui a servi à revêtir les fourreaux de toutes ces phryganes, et maintenant que nous les trouvons incrustés et calcaires, ces paludines bien conservées forment ordinairement la couche extérieure. Les Phryganes n’ont pu se développer que sur les bords du lac, dans des eaux peu profondes qui s’échauffaient rapidement, et où pouvait croître un grand nombre de plantes aquatiques ; elles se multipliaient partout sur la rive ouest du lac ; elles s’emparaient des îles dont la pointe était à fleur d’eau, formaient des ceintures autour de celles qui s’élevaient beaucoup au-dessus des vagues, et suivaient long-temps l’abaissement du lac ; enfin, quand celui-ci, déjà sec en Auvergne, n’offrait plus que quelques bassins encore alimentés par des sources minérales, la majeure partie des environs de Vichy et de Gannat, tous les lieux qui avoisinent Aigueperse et Saint-Pourçain, enfin une grande partie du Bourbonnais, se couvraient de phryganes qui ont presque uniquement formé les seules pierres de construction que l’on y rencontre. La multiplication excessive de ces insectes ne permet pas de supposer que l’incrustation