Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/103

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ait jamais pu les faire périr ; aussi il faut supposer assez de lenteur au dépôt des calcaires pour que les phryganes aient eu le temps de se développer à l’état de larve, de se changer en nymphes et de quitter ensuite leurs fourreaux pour venir voltiger à l’état parfait au-dessus des eaux qui réunissaient et recouvraient alors leurs fourreaux abandonnés ; il fallait donc que pendant l’espace de deux mois environ la quantité de matières calcaires déposées ne fût pas assez grande pour envelopper l’insecte. Cette quantité serait assez grande dans cet espace de temps pour incruster une phrygane à Saint-Allyre. Il fallait en outre, ou que les eaux d’alors déposassent les calcaires plus lentement, ce qui n’est pas présumable, ou que les phryganes se développassent plus vite qu’elles ne le font actuellement ; ou enfin, ce qui est plus probable, qu’elles se tinssent pendant leur vie près des sources calcarifères, qui, comme on le sait, ne commencent à déposer qu’à une certaine distance.

« Maintenant de nombreuses phryganes vivent encore dans les ruisseaux de la Limagne ; elles rassemblent encore les paludines, les planorbes et les cyclades, dont les coquilles deviennent vacantes parla mort de l’animal ; de nombreux cypris habitent avec elles ; les cours d’eaux y amènent aussi des hélices, mais le calcaire ne s’y forme plus, et tous ces débris confondus dans la vase qui se dépose journellement ne préparent plus aux géologues futurs dans ces localités les recherches qu’exigent les dépôts plus anciens.

« M. Lecoq se réserve de donner de nombreux détails et quelques conclusions sur ce sujet dans un mémoire général sur le bassin tertiaire de la Limagne, et pour lequel ses recherches ne sont pas terminées. »

M. Peghoux dit qu’il possède des tubes, et des incrustations à peu près semblables, que déposent actuellement les eaux minérales de Rambaut dans les environs d’Issoire. Il pense que les traces d’usure qui se montrent sur les flancs du Puy de Crouelle, et qui ont été si bien décrites par M. Lecoq, pourraient bien avoir été produites par le choc des eaux de l’Allier, autrefois plus abondantes, et dont le cours a successivement changé en se transportant de l’Occident à l’Orient, et en subissant des abaissemens proportionnés de niveaux.