longue incertitude, il a rapportées aux terrains tertiaires inférieurs.
On lit la note suivante de M. Castel, sur le granite du Calvados.
« Le granite n’occupe qu’un espace peu considérable à l’angle S.-O. du département ; il s’étend dans les cantons de Vire et Saint-Sever, et est entouré d’une zone de roches à grains fins, particulièrement formée d’eurites et de micaschistes. Le gneiss bien caractérisé manque entièrement.
« Le granite se compose de deux variétés très distinctes, tant par la couleur et les propriétés que par le gisement.
« La première variété forme la masse principale du terrain ; le granite qui la compose est jaunâtre, jouissant de la propriété d’être soumis à une température élevée, probablement parce que son feldspath est altéré, mais rempli de fissures, par petits fragmens fendillés, et même entièrement décomposé jusqu’à des profondeurs qui varient depuis un mètre jusqu’à quinze.
« La seconde variété étant beaucoup plus curieuse sous le rapport géologique, et plus intéressante à cause de son emploi dans les arts qui en firent un parti si avantageux, il importe de la décrire, et d’en bien déterminer le gisement.
« Ce granite, qui ne jouit pas de la propriété d’aller au feu, mais qui résiste fort bien aux influences atmosphériques, est d’un gris plus ou moins clair. Il est composé de petites paillettes de mica noir ou bronzé, de cristaux de quarz et de feldspath blanc. Il parait étranger au terrain qui le contient, puisqu’il ne s’y trouve qu’en blocs, dont beaucoup sont supérieurs à la surface du sol. Ces blocs gisent au milieu du granite jaunâtre ou altéré sans faire corps avec lui. Dans quelques endroits ou n’en rencontre qu’un seul ; dans d’autres, il en existe plusieurs ; mais ils sont isolés, et entièrement indépendants les uns des autres.
« À la première inspection des blocs qui recouvrent le sol, on serait assez porté à croire qu’ils ont été transportés par les eaux ; leur forme, eu égard aux dimensions, étant presque semblable aux cailloux roulés ; mais en voyant ceux qui ne sont pas en contact avec les agens atmosphériques, encore pourvus d’angles et d’arêtes tranchantes, on ne tarde pas à reconnaître que leur présence est duc à une autre cause. D’ailleurs, quelques uns sont d’un volume tel qu’on ne peut supposer un courant assez rapide