Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/155

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de la terre ; et me fondant sur les preuves données dans ma géognosie, que notre hémisphère a été tantôt terre ferme, et tantôt un fond de mer, je crois pouvoir reconnaître dix époques de formation dans la croûte du globe. J’expose ensuite, à ma manière, le déluge, d’après des vues pyrotypes, et je ne le considère que comme une inondation partielle. Je traite, dans d’autres chapitres, des causes du déplacement des mers, des phénomènes volcaniques, résultant d’une fermentation vitale du globe, des tremblemens produits par des atmosphères souterraines, et du peu de profondeur du foyer des volcans.

« Dans ma paléontologie, les savans français trouveront, j’espère, avec plaisir, l’énumération aussi complète que possible, de tous les genres, et des espèces fossiles jusqu’ici décrites, avec l’indication de leurs figures et des ouvrages où l’on en a parlé. J’établis aussi la comparaison entre les espèces vivantes et fossiles. Voici le résumé de mon tableau des pétrifications :

« Hommes fossiles ; Mammifères, 86 genres, et 270 espèces ; Oiseaux, 19 genres ; Amphibies, 36 genres, et 120 espèces ; Poissons, 88 genres, et 287 espèces ; Insectes, 152 genres, et 247 espèces ; Malacostracées, 51 genres et 202 espèces ; Mollusques, 332 genres, et 6056 espèces, savoir : 1073 Céphalopodes, 9 Ptéropodes, 2361 Gastéropodes, 2061 Acéphalées, 507 Brachiopodes et 39 Cirrhipédes ; Annélides, 4 genres, et 102 espèces ; Echinodermes, 38 genres, et 411 espèces, Polypiers, 113 genres, et 907 espèces ; Plantes, 131 genres avec 807 espèces. La synonymie m’a offert les plus grandes difficultés. »

Plus je vois avancer les recherches paléontologiques, plus il me semble qu’on se trompe en croyant rencontrer dans les créations successives un développement gradué des organisations, ou en admettant plusieurs destructions totales et plusieurs renouvellements des créations. La plupart des genres actuels ont déjà existé aux époques les plus reculées conjointement avec d’autres qui ont disparu ; mais comment prouver que ces derniers ont été remplacés par d’autres. »

M. Geoffroy-Saint-Hilaire, à l’occasion de la découverte