Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/210

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qui sont, jusqu’à présent, les roches les plus inférieures de la portion connue de l’écorce du globe. Parmi ces formations, trois sont nouvelles (leptynites, eurites et porphyres : et les trapps) ; les roches qui hs composent avaient depuis long-temps été aperçus par les observateurs, et même assez bien décrites ; mais, quant à la place qu’elles occupent dans les série géognostique, et au rôle qu’elles ont joue lors de la formation de notre planète, ils étaient complètement ignorés. Jusqu’à ce jour, on les avait regardées comme des masses anormales, et aucun géologue n’avait en l’idée qu’elles pussent constituer des groupes particuliers, formant des termes de la série géognostique.

Nos observations lèvent tous les doutes à cet égard, et démontrent qu’à partir du gneiss, qui est la roche la plus anciennement consolidée, d’autre dépôts se sont formés au-dessous, qui sont d’autant plus nouveaux qu’ils occupent un niveau plus inférieur : résultat que M. Cordier avait prévu, dans son travail sur la température de l’intérieur de la terre (p. 228). Ces phénomènes sont tout-à-fait semblables à ceux qui se passent dans une masse fondue qui se refroidit au contact de l’air ; en outre, les eurites, les porphyres et les diorites portant des traces évidentes de l’action du feu, et présentant une grande analogie avec la roches volcaniques, ou peut en conclure que la terre était à l’état de fluidité ignée lorsque le gneiss s’est déposé, et que les autres masses qui gisant au-dessous sont le résultat du refroidissement successif de notre planète. Le leptynite a succédé eu gneiss, le granite au leptynite, et ensuite des roches dont le compacité allait toujours en augmentant, jusqu’à la plus inférieure, qui est la plus compacte que nous ayons trouvée, résultat parfaitement d’accord avec les lois de la physique : les molécules des masses minérales fondues se rapprochaient d’autant plus, que la pression qu’elles avaient à supporter devenait plus considérable.

Pendant que les dépôts plutoniens se formaient au-dessous du gneiss, des dépôts neptuniens avaient lieu au-dessus et dans un ordre inverse : c’est-à-dire que les premiers formés étaient recouverts par ceux qui venaient après.

Ces deux espèces de dépôts avaient lieu simultanément :

Le leptynite est contemporain du micaschiste, le granite du phyllade et des calcaires de cette époque, les eurites granitoïdes du terrain houiller ; enfin les eurites compactes et les porphyres de toutes les espèces sont postérieures à la grande formation houillère, mais antérieures à celle du grès rouge, puisqu’ils pénètrent en filons dans la première et non dans la seconde,