Jusqu’au grès rouge, toutes les roches des Vosges ont été soulevées et portées à une grande hauteur, 1,200 à 1,400 mètres au-dessus de la mer, par les granites, les eurites, les porphyres et les trapps, qui s’y montrent en filons, et forment souvent de grosses masses au pied des montagnes.
Le premier soulèvement des Vosges date de la formation du leptynite ; il a pénétré dans le gneiss, et il en renferme des fragmens ; l’action s’est continuée ensuite, mais immédiatement après le dépôt du terrain houiller ; les eurites compactes, les porphyres et les trapps, ont produit un cataclysme qui a détruit en partie les phyllades dont les débris ont servi se matériaux pour la grande formation arénacée. Cette catastrophe est celle qui a déterminé la solution de continuité entre les deux époques géognestiques que l’on nomme terrain de transition et terrain secondaire. Ensuite sont venus deux autres soulève mense celui des ophiolites, qui a brisé les couches du muschelkalk, sans presque des ranger celles du grès vosgien ; celui des basaltes, qui suivant moi, a fait jaillir de l’intérieur de la terre de fortes masses d’eau, lesquelles, entraînant avec elles les débris des montagnes, obnt donné naissance au grand attérissement diluvien.
Je regarde les montagnes de grès rouge (grès vosgien) comme étant des montagnes de dénudation produites, en grande partie par l’action des courans diluviens ; toutes celles fracturées par les roches feldspathiques sont des montagnes de soulèvement ; ces dernières offrent des phénomènes extrêmement curieux.
Les masses relevées, les déchiremens qu’elles présentent et toutes lents vallées commençant par un cirque très évasé, annoncent parfaitement leur mode de formation.
Les soulèvemens ne se sont point effectués suivant des lignes parallèles, comme l’a avancé M. de Beaumont ; mais sur des centres qui sont indépendants les uns des autres, et aucunement disposés suivant des lignes droites ou des arcs de cercle.
Un centre de soulèvement est une masse portée à une grande hauteur, de laquelle divergent des ramifications qui se dirigent dans tous les sens, en s’abaissant à mesure qu’elles s’éloignent du centre jusqu’à ce qu’elles aillent mourir dans les plaines et dans les vallées. Le long de leur cours, ces ramifications en jettent d’autres qui se divisent à leur tour, et ainsi de suite, en sorte que toutes les parties qui dépendent d’un même centre de soulèvement constituent un massif parfaitement distinct, comme on peut le voir sur toutes les cartes topographiques bien faites. Lorsque les productions de deux centres se rencontrent, il y a un point