Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/267

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théorie pour expliquer la formation des bitumes par la décomposition des corps organiques.

M. Dufrénoy ajoute qu’il existe des calcaires ne contenant aucun fossile, qui ont cependant une très forte odeur bitumineuse.

M. Deshayes lui fait observer que certains calcaires ne laissent voir dans leur cassure fraîche aucune espèce de traces de fossiles ; mais que cependant, quand ils ont été exposés pendant un temps plus ou moins long aux actions atmosphériques, ils en montrent à leur surface des traces bien évidentes ; qu’ainsi il faudrait bien s’assurer, avant de citer un calcaire bitumineux, s’il ne serait pas dans ce cas ; que d’ailleurs les calcaires ont pu être modifiés de manière à effacer toutes les traces de fossiles, sans que le principe bitumineux qui résulterait de leur décomposition ait disparu.

M. Dufrénoy répond que, si cette objection peut être fondée pour quelques calcaires, il ne pense pas qu’elle le soit pour les quarz bitumineux des terrains anciens, et notamment de ceux si fétides des environs de Limoges, lesquels existent dans une région entièrement dépourvue de calcaires.

M. Brongniart fait observer que jusqu’à présent on avait pensé que l’odeur des quarz des environs de Limoges était due à du gaz hydrogène sulfuré ; mais on lui observe qu’on en trouve à la fois de fétides et de bitumineux.

M. Deshayes répond que la présence du bitume dans ce quarz pourrait tenir à un phénomène postérieur à leur formation ; et ajoute que dès qu’il y a eu commencement d’existence de corps organiques à la surface de la terre, il a dû s’y former nécessairement du bitume ; qu’ainsi on ne serait peut-être pas fondé, pour réfuter l’origine de cette substance par leur décomposition, à citer la présence du bitume dans certaines roches dites primitives, comme les granites, par exemple ; puisqu’on a reconnu que beaucoup de ceux-ci avaient été formés à des époques bien postérieures à celle de l’origine des corps organiques à la surface du globe.

M. Boubée expose à ce sujet une nouvelle manière d’expliquer le phénomène : partant de ce fait, bien connu des menuisiers et peintres en bâtimens, que, pour délivrer en