stratification ; mais du côté de l’est elles augmentent considérablement d’épaisseur et semblent plonger dans cette direction. Une ligne parfaitement franche les sépare des schistes sur lesquels elles reposent, et ces deux formations si distinctes, appartenant à des époques bien différentes, sont là, superposées sans transition, sans intermédiaire : au-dessus de la ligne de démarcation que je viens de vous indiquer, nulle trace de schistes ne se montre au milieu des granites ; au contraire des filons, des veines, des veinules granitiques tantôt pénètrent largement entre les couches de schistes, tantôt s’épanchent à la superficie, et enfoncent à des profondeurs diverses, comme l’indique la coupe ci-après.
« Ainsi le granite se trouvait encore à un état fluide, lorsqu’il est venu recouvrir les schistes et s’insinuer dans toutes les cavités et les fissures qu’ils pouvaient lui offrir en s’appuyant sur eux ; ce poids énorme dut les faire céder, et l’extrémité des couches schisteuses s’est infléchie sur une hauteur de 18 pouces de l’est à l’ouest, suivant un angle d’une trentaine de degrés ; cet effet sur toute la masse est trop uniforme pour ne pas avoir été instantané et produit par une même cause. On est donc en droit de conclure que les granites ont été portés subitement à la partie la plus élevée de l’île. L’agent de ce phénomène paraîtrait avoir redressé en même temps les schistes ; cette opinion deviendra du moins vraisemblable, si l’on observe qu’ils inclinent encore à l’est de quelques degrés, que leur direction est perpendiculaire à la direction présumable des granites, et qu’enfin le sommet des couches est justement infléchi de l’est à l’ouest. Ces hypothèses me semblent expliquer d’une manière naturelle la formation curieuse de l’île de Mihau ; mais c’est un devoir pour moi de vous dire que le savant naturaliste qui me suggéra la plupart des observations