Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/281

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cependant elles ne sont pas, à beaucoup près, les plus abondantes ; et l’Albanie, la Valachie, les environs de Bakou, la Perse, etc., en fournissent des quantités tellement considérables, que toutes les masses houillères du globe ne fourniraient pas un cube capable d’alimenter les mines de chacune de ces provinces en particulier.

L’hypothèse de MM. Reichenbach et Turner ne pouvant se concilier avec les faits, il faut donc chercher dans d’autres causes l’origine des bitumes, et en pensant aux rapports qu’ils semblent avoir constamment avec les phénomènes volcaniques, tels que les feux perpétuels, les sources thermales et minérales, les émanations gazeuses, on ne peut raisonnablement leur assigner une origine différente de celle qui produit ces phénomènes ; car si les débris organiques ont pu donner, dans quelques cas, naissance, par leur décomposition, à certains carbures d’hydrogène, il me paraît bien démontré qu’ils n’auraient jamais pu produire la grande quantité de bitume qui se trouve répandue avec tant de profusion sur toute la surface de la terre.

M. Rozet continue ensuite ses communications verbales sur les Vosges ; et, dans cette séance, il développe ses observations sur le Kaiserstuhl, dans le Brisgau, dont il présente différentes roches à la Société.

Cette communication donne lieu à quelques observations.

M. Deshayes rappelle que M. Lyell lui a communiqué des coquilles provenant du Lehm (argiles marneuses et glaiseuses de la vallée du Rhin), qui sont parfaitement identiques à celles qui vivent encore aujourd’hui.

M. Prévost demande à M. Rozet s’il place les éruptions volcaniques de la vallée du Rhin entre les cailloux roulés et le Lehm, ou s’il regarde ces deux dépôts comme contemporains ; et enfin s’il exclut de la formation basaltique les coulées de basalte de l’Auvergne, et notamment celle de Gergovia.

M. Rozet répond d’abord à M. Deshayes qu’il a annoncé, il y a quatre ans, que les coquilles du Lehm étaient identiques avec les coquilles vivantes de la vallée du Rhin ; mais qu’il n’en est pas moins vrai que le dépôt qui les renferme est d’une époque antérieure à la nôtre. Il répond ensuite à M. Prévost que, dans la vallée du Rhin, les éruptions volcaniques ont très probablement eu lieu à la fin de l’époque tertiaire, et sont contemporaines des cailloux roulés ; que