Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/30

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sommet, ne sont autre chose que des modifications locales, quoique très étendues, des séries suivantes.

Ici commencent à paraitre les couches à nummulites et à radiolites bleu foncé, alternant avec des argiles de même couleur ; au-dessus, règne un premier système de roches arénacées et siliceuses, puis un grand système de couches de calcaire compacte et lithographique, puis le second grès vert, le véritable macigno, auquel appartiennent, près de Nauplie, des couches de sables et de galets serpentineux, remplies de dicérates et autres fossiles du grès vert ; un énorme système de calcaire compacte, dont les couches supérieures ont tous les caractères de la scaglia des Italiens, couvre les trois quarts de la Morée et, termine la série.

M. Botta, dans ses Observations sur le Liban et l’Anti-Liban, nous montre la constance des caractères topographiques et géologiques dans la formation secondaire du midi. Sous le premier rapport, nous voyons ici des montagnes abruptes, à formes anguleuses, terminées par des parties planes, des vallées sans eaux, des bassins sans issue, des cavernes et de puissans képhalovrisy, ou sources-mères, tels que celui qui donne naissance au fleuve du Chien ; caractères que nous retrouvons dans toute l’étendue de la zone méridionale.

Le rapporteur qui m’a précédé vous ayant donné un extrait de ce Mémoire, qui depuis a été inséré dans le recueil des Mémoires de la Société, je me borne à rappeler que la formation jurassique supérieure, le grès vert et la craie du midi forment les montagnes du Liban et probablement aussi le sol aride et pierreux de la Judée.

Il est assez remarquable que ces dépôts secondaires, craie et calcaire jurassique supérieur, qui occupent, avec une énorme puissance, toute la partie septentrionale et orientale de la Méditerranée, une partie de la Sicile, l’île de Crète, Malte, une partie des iles Baléares et de l’Espagne méridionale, ne se prolongent pas sur le continent africain. Rien n’annonce, du moins dans les travaux de M. Rozet sur la colonie d’Alger, l’existence de terrains secondaires plus récens que le lias.

Dans la zone septentrionale, nous ne trouvons que peu de nouvelles recherches à vous signaler. M. E. Robert vous a lu une suite d’observations détachées sur des fossiles ou des phénomènes géognostiques des côtes de la Normandie. M. Leymerie observe dans la craie de Montgueux (Aube) un fait auquel les expériences de M. Becquerel donnent un nouvel intérêt. C’est la présence d’un rognon de fer hydrate, enveloppant un amas de soufre pulvérulent,