la petitesse de la différence qui existe entre une pente de 2° 28′ et une pente d’un degré, et à la grande différence de texture qui existe entre les parties de la coulée de Louchadière qui ont parcouru ces deux pentes, qui diffèrent si peu en quantité absolue, on verra que l’expérience va ici bien au-delà de ce que les raisonnemens consignés plus haut auraient permis de conclure, et qu’une masse de matière fondus, qui se refroidit en coulant, est un des instruments les plus sensibles qu’on pût concevoir voir pour apprécier les différences de pentes très faibles, et pour en conserver l’empreinte ineffaçable. C’est une chose presque merveilleuse, que la nature ait fait pour nous de pareilles expériences avant peut-être la naissance du genre humain, et nous ait laissées écrites, sur un registre si facile à lire, les inégalités de reliefs aussi peu prononcés. Comment pourrait-on supposer, d’après cela, que les nappes basaltiques du Cantal, dont la pente moyenne atteint ordinairement 4°, et est quelquefois plus grande, auraient coulé sur ces mêmes pentes, sans conserver dans leur forme générale et dans leur texture aucune trace sensible de mouvement ? Il est donc évident que les irrégularités, qu’on pourrait supposer dans la forme première du plateau basaltique qui se relève sur lei flancs du Cantal, sont d’un ordre inférieur de beaucoup au Cantal lui-même.
Plus les nappes basaltiques du Cantal sont étendues, plus le limite de ces irrégularités possibles est restreinte. En effets, les pentes des coulées de la chaîne des Puys ne sont pas toutes aussi faibles que celles des coulées de Côme et de Louchadière. Des coulées moins abondantes se sont quelquefois arrêtées sur des pentes plus fortes, mais qui cependant sont toujours en elles-mêmes très peu considérables. La pente totale de la coulée de Volvic, depuis le point où on la voit sortir à mi-côte du Puy de la Nugère jusqu’au bourg de Volvic, s’élève peut-être à 6° 10′ ; mais dans cette pente moyenne totale sont comprises des parties extraordinairement inclinées. La pente de la partie inférieure et la plus régulière de la coulée, comprise entre Mersenat et Volvic, est tout au plus de 4° 16′.
La lave sortie du puy de Pariou a coulé depuis le pied du cône jusqu’à la baraque, sur une pente de 3 à 4° ; là elle s’est divisée en deux branches, qui ont suivi les deux vallons entre lesquels s’élève le cap de Prudelles, et qui se sont dirigées d’un côté vers Nohament, avec une pente moyenne générale de 5° 25′, et de l’autre vers Fontmore, avec une pente générale moyenne de 6° 41′. Dans ses dernières pentes sont comprises les chutes très rapides