coulée a pris une texture uniforme, parce que, d’après la position horizontale dans laquelle nous les avons toutes replacées, chacune d’elles a dû se solidifier avec la même tranquillité et la même uniformité que les parties qui se sont refroidies sans aucun trouble possible dans les ouvertures des dykes ou filons.
L’extrême simplicité de ce premier aperçu théorique, qui laisse le champ libre à toutes les spéculations ultérieures sur le mode d’émission des basaltes et des trapps, me semble équivaloir presque à une démonstration de son exactitude ; et comme il ne devient admissible que par suite de la position uniforme dans laquelle le rabattement supposé a replacé tous les basaltes, son admission entraîne, comme conséquence nécessaire, l’hypothèse du soulèvement après coup de tous les cônes revêtus de basalte.
Si on pouvant parvenir à prouver que le manteau basaltique, soit du Cantal, soit de Palma, soit de l’une quelconque de ces montagnes coniques dont on discute l’origine, a été formé dans sa situation inclinée actuelle, cette simplicité disparaîtrait de la science, sans être remplacée par une simplification équivalente dans aucune autre partie des théories géologiques ; car, d’après ce qui a été dit plus haut, il ne saurait en résulter que toutes les substances fondues qui sont sorties du sein de la terre aient été vomies exactement de la même manière que les laves de nos volcans modernes, et qu’il n’y ait jamais eu, sur la terre, qu’un seul mode d’éruption. Si, au contraire, on admet les diverses considérations auxquelles nous avons été conduits, on arrive a conclure qu’il n’y a sur la terre, de montagnes coniques considérables que celles qui sont dues à de grands dégagement de fluides élastiques, et celles qui sont dues à des soulèvemens ; ce qui explique l’existence de toutes les aspérités de notre globe, par la seule intervention des agens mécaniques dont l’existence nous est démontrée.
La simplicité de ces résultats présente une harmonie aussi remarquable que naturelle avec celle qui a été introduite dans la théorie des montagnes couvertes de restes marins, lorsqu’on a substitué l’hypothèse de leur soulèvement à celle de l’abaissement progressif du niveau des mers, et aux autres échafaudages des anciens géologues. L’hypothèse du soulèvement des basaltes se rattache, au reste, à celle du soulèvement des couches déposées dans la mer depuis que MM. Webb et Berthelot ont recueilli, à la grande Canarie, des coquilles marines dans le terrain basaltique. M. Webb dit, en effet, dans sa Notice générale sur la géologie des îles Canaries, que, « dans le voisinage de la ville de las Palmas, on trouve une