Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/327

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couche inter-basaltique qui contient une infinité de cardiums et d’autres coquilles marines. » (Voyez Annales des sciences et de l’industrie du Midi de la France, t. III, p. 203). MM. Berthelot et Webb ont bien voulu me montrer ces coquilles dans leur importante collection, et je tiens d’eux-mêmes qu’elles ont été prises à une hauteur de 5 a 600 pieds au-dessus de la mer.

L’observation de MM. Webb et Berthelot présente, sous d’autres rapports, un genre d’intérêt que je ne puis passer sous silence. Elle prouve qu’une partie au moins des basaltes de la grande Canarie ont coulé sous les eaux de la mer. D’un autre côté, le fait que les basaltes, superficiels de l’Auvergne ont coulé sur un sol continental habité par les hyènes, les rhinocéros, les cerfs et les autres quadrupèdes de la période antédiluvienne, se trouve, depuis les recherches de MM. l’abbé Croiset, Jobert et Bertrand de Doue, au nombre des vérités les mieux établies de la géologie ; et comme les basaltes de la grande Canarie et ceux de l’Auvergne ne présentent que d’assez légères différences, on voit que la circonstance de couler à l’air libre ou sous les eaux ne produit, dans la forme que prennent les matières volcaniques, que des effets peu sensibles et infiniment moins prononcés que ceux qui résultent de l’influence du repos ou du mouvement de la matière au moment de sa solidification.

La théorie des cratères de soulèvement se réduit, en dernière analyse, à reconnaître la formation de vallées d’élévation dans des contrées antérieurement volcanisées. On doit nécessairement admettre en principe que de pareilles vallées doivent exister, à moins qu’on ne suppose que les parties de l’écorce terrestre, sur lesquelles des nappes basaltiques se sont étendues, ont acquis par là le privilège d’échapper à l’action des forces perturbatrices dont personne ne refuse plus de reconnaître les traces, dans les points que d’ancienne mers ont recouverts de leurs sédimens. Il me semble même qu’à priori, la production de ces vallées est en elle-même plus probable, en même temps qu’elle est plus facile à calculer, ainsi que M. Boblaye l’a fait remarquer, dans les points où la croûte du globe avait été préalablement tourmentée par les lieux volcaniques, que dans ceux ou un repos prolongé lui avait permis de se consolider complètement. Cependant on nie cette plus grande probabilité ; on dit que la production d’un soulèvement, au milieu d’un ancien épanchement volcanique, est un fait improbable. Tel est le point de départ de la seconde des trois objections principales dont j’ai parlé.

On appuie spécialement cette seconde objection sur ce que, dans