Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/329

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dans cet état exceptionnel ? pourquoi n’aurait-il pas présenté des inégalités du même ordre, que celles qu’il avait présentées auparavant, qu’il a présentées depuis, qu’il présente même encore de nos jours, où les vallées de la Loire, de l’Allier, de la Dordogne, de la Sioule, y forment des sillons très profonds ?

Il est donc naturel de penser que diverses dépressions existaient dans le sol de l’Auvergne, à l’époque où la matière des éruptions trachytiques et basaltiques s’élaborait dans les laboratoires intérieurs.

Ces dépressions, comme les inégalités du sol actuel, devaient se rattacher plus ou moins directement à des dislocations antérieures de l’écorce terrestre. Or il est notoire que toutes les fois que les forces volcaniques se font jour jusqu’à la surface du globe, elles choisissent de préférence les fractures préexistante, et se placent vers la ligne de jonction des parties basses et des parties déjà soulevées. La chaîne des puys, la double chaîne des volcans de Quito, présentent des exceptions à cette règle, mais ce sont des exceptions, et c’est parce que la règle existe, que le plupart des terrains volcaniques sont situés, soit dans le voisinage de la mer, soit du moins au pied des chaînes de montagnes.

Si donc le sol de l’Auvergne présentait des dépression à l’époque où commencèrent les éruptions trachytiques et basaltique, c’est dans ces dépressions ou sur leurs bords qu’elles ont dû le plus probablement avoir lieu, et leur effet naturel a dû être de commencer par les approfondir encore davantage, en projetant en entraînant leur fond, et de les remplir ensuite de leurs produits amoncelés.

Ce que je ne viens de présenter d’abord que comme un enchaînement de conjectures probables, s’est effectivement réalisé dans un des points de la France centrale les plus justement célèbres par les observations géologiques qui y ont été faites. Je laisse d’abord parler à cet égard Dolomieu, qui s’exprimait de la manière suivante, dans une note jointe au rapport qu’il fit a l’Institut national, sur ses voyages de l’an V et de l’an VI. (Voyez Journal des mines, t. VII, p. 412.)

« Le bassin au milieu duquel s’élèvent isolément, le mont Corneille, sous les flancs duquel est située la ville du Puy (Haute-Loire) et le mont Saint-Michel, qui, par sa forme, ressemble à un obélisque, tous deux formés d’une brèche volcanique, dont l’agglutination peut s’être faite également par la vois sèche comme par la voie humide, ce bassin, dis-je, présente l’indication de plusieurs époques bien distinctes.