Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/335

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des matières incohérentes et n’avaient pas agi sous une atmosphère susceptible d’intempéries, elles n’auraient produit, même sur les flancs d’une dépression, qu’une multitude de petits cônes plus ou moins distincts, qui auraient formé par leur réunion une surface mamelonnée ; mais comme, d’une part, les eaux atmosphériques ont dû travailler constamment à niveler les déjections à mesure qu’elles se produisaient, et à les entraîner dans les parties basses ; comme, d’une autre part, des matières fluides sont sorties avec les matières incohérentes, et ont dû chercher les points les plus bas ; comme, enfin, les parties fluides, tout en chassant devant elles les matières incohérentes, ont dû les tenir en partie flottantes sur leur surface, et les entraîner dans leur mouvement, l’ensemble de toutes les déjections a dû former une espèce de galette à surface plus ou moins tuberculeuse, d’une épaisseur variable, et dont le maximum devait correspondre aux points les plus bas de la surface des roches fondamentales. C’est ce qui s’est opéré en partie dans le bassin du Puy. On voit donc que dans l’hypothèse actuelle chacune des dépressions que présentait le sol de l’Auvergne a dû se trouver remplacée par une accumulation de matières volcaniques dont la surface sont encore concave, soit plane dans son ensemble, soit légèrement bombée, aura présenté les rapports que la nature des roches devait faire prévoir à l’avance avec celles des contrées où des roches du même genre épanchées à peu près à la même époque n’ont éprouvé depuis lors que de faibles dérangemens, et dont la forme renflée sera néanmoins en rapport avec les circonstances qui s’observent actuellement.

Mais indépendamment de ces considérations générales qui rendent plus probable que toute autre la supposition que les éruptions trachytiques et basaltiques qui ont formé les massifs du Cantal, du Mont Dore et du Mezenc se sont déversées originairement dans des dépressions préexistantes, cette supposition entraîne avec elle des conséquences qui sont susceptibles d’être soumises au contrôle d’observations directes.

Suivant que les déjections dont nos masses lenticulaires se composent auront été accumulées primitivement au-dessous du plan de leurs bords extérieurs dans des dépressions du sol préexistant, ou bien au-dessus de ce plan, c’est-à-dire dans la position actuelle de leurs débris, les matières qui les composent auront eu à subir un mode de transport diamétralement opposé ; dans le premier cas, celles des matières vomies du sein de la terre qui ne seront pas testées en place auront été