Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/340

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extérieurs ? Et n’est-il pas évident, d’après cela, que, relativement à l’ensemble des déjections, les parties centrales et les plus épaisses de nos deux massifs ont joué bien plutôt le rôle d’un point de convergence et de réunion, que celui d’un point central d’émission ? Je trouve donc dans nos deux massifs, d’une manière aussi prononcée qu’on pût être fondé à l’attendre, les caractères auxquels on peut reconnaître une masse accumulée dans un bassin, caractères diamétralement opposés à ceux qu’ils offriraient, s’ils avaient été formés avec leur saillie actuelle.

Tant que ces observations, aussi décisives que simples, n’auront pas été démenties dans leur ensemble, je croirai pouvoir en conclure que ce n’est qu’en s’arrêtant à des aperçus superficiels et incomplets qu’on a pu citer la forme lenticulaire des massifs de déjections anciennes de l’Auvergne comme un argument contre l’hypothèse de leur soulèvement. La seule structure générale de ces massifs prouve qu’ils ne peuvent avoir acquis que par un soulèvement opéré après coup, la position dominante qu’ils ont aujourd’hui, par rapport à tout ce qui les entoure.

De ces observations, je conclus même que, dans l’appendice que nous avons joint, M. Dufrénoy et moi, à notre Mémoire sur le Cantal et le Mont Dore, il a été surabondant de considérer le cas où, immédiatement après l’éruption des basaltes, le Cantal aurait déjà présenté un bombement égal au quart de son bombement actuel. S’il en avait été ainsi, les coulées basaltiques qui s’y sont épanchées auraient coulé en rayonnant sur une déclivité moyenne d’environ un degré ; déclivité plus grande que celle de beaucoup de vallées où les coulées basaltiques ont acquis vers leur partie inférieure une épaisseur plus grande que vers leur point de départ. L’augmentation d’épaisseur qu’on observe généralement dans les nappes basaltiques en approchant du centre du Cantal, tend au contraire à prouver qu’au moment ou les basaltes se sont épanchés, il y existait encore des points plus bas que les plateaux environnans, et que les cimes de quelques dômes trachytiques, tels que le Puy Marie, pouvaient seuls faire légèrement saillie au-dessus de la surface générale de la contrée.

On peut en dire autant, à peu près, pour le Mont Dore, d’après la considération des épaisseurs des nappes trachytiques supérieures.

Ainsi, lorsque les éruptions anciennes se sont terminées en Auvergne, les dépressions du sol préexistant se trouvaient remplacées par des accumulations de matières volcaniques, qui débordaient leurs bords, et dont la surface légèrement tuberculeuse,