Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/339

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3e série, t. III, p. 537) : « L’analogie qu’on a cru trouver entre les alternations de tufs et de laves qui s’étendent de la cime à la base d’un cône d’éruption, et les alternations de basalte solide et de tufs que peut présenter un cône dont la surface est formée par des nappes basaltiques inclinées… disparaît d’elle-même, si, au lieu de comparer deux coupes passant par le point central, on compare deux coupes faites par les cylindres verticaux, concentriques aux axes des deux montagnes appartenant aux deux classes dont il s’agit. Dans la coupe ainsi obtenue, dans le cône revêtu de basalte, on verra les assises successives de basalte et de tuf se terminer par de longues lignes à très peu près parallèles et horizontales (on peut en dire autant relativement aux nappes trachytiques). Dans la coupe fournie par le cône d’éruption, chaque coulée de lave ne présentera au contraire qu’une section isolée, peu étendue, et les sections das différentes coulées seront disposées irrégulièrement au milieu de la masse générale des tufs dus aux déjections incohérentes. »

Toutes ces différences une fois bien comprises en ce qu’elles ont de général et de nécessaire, il suffit d’avoir parcouru les flancs du Mont Dore et du Cantal, et les plateaux qui les environnent, d’avoir promené un œil attentif sur leurs divers arrachemens, pour savoir auquel de nos deux modes d’accumulations correspond la structure de ces deux masses lenticulaires.

N’est-il pas certain que dans les deux massifs toutes les assises sont non seulement plus nombreuses, mais aussi plus régulières vers la partie centrale et la plus épaisse ? n’est-il pas certain que dans ces parties centrales et les plus épaisses on voit généralement augmenter la proportion des roches de fusion ? n’est-il pas certain que vers ces parties centrales les assises de tufs et même les assises de matières fondues, présentent une étendue et une régularité qu’on ne serait pas fondé à attendre dans un cône d’éruption à une aussi petite distance du centre ? N’est-il pas certain que vers ces parties centrales l’épaisseur de ces coulées va généralement en augmentant ? n’est-il pas certain, par exemple, que lorsqu’on va des pâturages du lac Guery ou de la cascade de Quereilh au Puy de Sancy, par la vallée des bains du Mont Dore, on voit augmenter graduellement l’épaisseur de la grande assise trachytique supérieure ? N’est-il pas également certain que lorsqu’on va du centre du Cantal à Salers ou à Bort, en passant par le Puy-Violent, on voit diminuer graduellement l’épaisseur des coulées supérieures de basalte, qui, très épaisses derrière le Puy Chavaroche, vont finir en s’amincissant sur la surface des plateaux