Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/354

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avec ou sans pyramide au milieu, comme le cirque de la Bérarde dans l’Oisans, le cirque de Gavarnie dans les Pyrénées, le cirque de Morey et le creux du Vent dans le Jura, le cirque de Sombernon dans la Côte-d’or, les vallées circulaires des plaines crayeuses du Dorsetshire et du Hampshire.

Mais tout en admettant l’hypothèse du soulèvement pour les montagnes calcaires et arénacées, beaucoup, de géologues se souviennent encore de la répugnance qu’ils lui ont si long-temps opposée. On n’attache tant d’importance à combattre la théorie des cratères de soulèvement que parce que les cônes formés de matières d’éruption sont aujourd’hui les seuls points de la surface du globe où les adversaires du soulèvement trouvent encore à se réfugier. Il n’est pas étonnant qu’ils y défendent le terrain pied à pied, car une fois qu’ils auront abandonné ce dernier retranchement, les phénomènes mécaniques auront acquis définitivement un des rôles principaux dans la géologie. Je crois même pouvoir faire remarquer que si le présent mémoire ramène au même point les questions relatives aux phénomènes de fracture dont les roches de sédiment et d’éruption présentent également l’empreinte, ce n’est qu’en faisant intervenir la considération des traces laissées par un phénomène mécanique particulier, celui que présente une masse visqueuse qui se refroidit en coulant ; traces qui sont pour l’étude des masses produites par éruption ce que les traces de l’horizontalité initiale des dépôts de sédiment sont pour l’étude des masses calcaires et arénacées. L’examen des caractères minéralogiques des échantillons de roches est insuffisant pour résoudre des questions de ce genre.

Indépendamment des objections plus ou moins sérieuses que je viens de discuter, on a cherché à faire valoir quelques autres considérations auxquelles leurs auteurs eux-mêmes n’attachent pas sans doute une bien grande importance.

Ainsi on a allégué la direction à peu près horizontale de la tranche des couches de calcaire d’eau douce qui se montrent dans de petits escarpements près de Thiesac ; je connais moi-même ces escarpements, ils sont très peu étendus, et je doute fort qu’on puisse y constater positivement si le calcaire est horizontal ou s’il plonge de quelques degrés en avant ou en arrière, circonstance qui du reste ne sera importante à examiner que lorsqu’on descendra à la discussion des irrégularités locales du soulèvement.

On a de plus allégué qu’au-dessus de ce calcaire supposé horizontal on voit du basalte incliné. L’objection serait spécieuse si le basalte se trouvait verticalement au-dessus du calcaire ; mais ce