Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/355

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basalte, quoique situé à un niveau supérieur à celui du calcaire, s’en trouve à une assez grande distance horizontale, et dès lors l’objection s’évanouit.

M. Constant Prévost s’est attaché à prouver que l’intercalation de lambeaux de calcaire d’eau douce dans le tuf trachytique de la vallée de Vic ne prouve rien relativement aux soulèvemens postérieurs à l’éruption des basaltes. Si M. Prévost avait lu notre mémoire avec attention, il aurait vu que nous ne citons (p. 59, Annales des Mines, 3e série, tom. 111, p. 587) le fait de cette intercalation que pour faire voir que, loin du centre actuel du Cantal, le terrain tertiaire a été disloqué par l’arrivée au jour des trachytes et de leurs tufs (ce qui concourt à démontrer la nature sporadique des éruptions trachytiques) et pour montrer combien sont légères et trompeuses les ressemblances accidentelles que présentent ces tufs avec ceux qui se forment de nos jours sur les flancs des volcans en éruption. On aurait cependant pu croire que M. Prévost avait compris la portée de notre argument lorsqu’il a mis tant d’importance à combattre les observations par lesquelles MM. Dufrénoy, Murchison et Lyell, ont établi le fait de cette intercalation, que je persiste, d’après mes propres observations, à regarder comme incontestable.

Enfin on a dit que les dépôts d’eau douce du bassin d’Aurillac sont demeurés dans leur position horizontale primitive ; cette assertion prouve seulement que les personnes qui ont entrepris en 1833 l’examen du Cantal n’y ont pas porté de baromètres. Si elles y en eussent porté, si seulement elles fussent montées sur les collines de roches primitives qui bordent le bassin vers le sud, elles. auraient vu tout le sol de ce bassin présenter, du midi au nord, un relèvement faible, mais uniforme, que l’œil seul distingue, et que le baromètre vérifie. J’ai constaté qu’entre les collines de calcaire d’eau douce au nord d’Aurillac, et la surface du bassin d’eau douce près de Bex, il y a une différence de niveau de plus de cent mètres, sans compter qu’au nord d’Aurillac le calcaire d’eau douce, plus élevé et plus voisin du foyer volcanique, a été détruit par le temps sur une plus grande épaisseur.

Que serait-ce si on comparaît le fond du bassin d’eau douce à Aurillac avec le calcaire de Thiesac, dont il paraît que les phénomènes volcaniques n’ont laissé subsister que les parties les plus basses, immédiatement appliquées sur le gneiss ? On allègue qu’il y avait plusieurs bassins d’eau douce, et on se fonde sur ce qu’on voit pointer le gneiss sur les bords du ruisseau près du pont de Thiesac, comme s’il n’était pas tout simple qu’un ruisseau