Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/385

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d’Hydrequent, comme un des points ou une des anses de ce rivage, dont on a cru plus loin avoir trouvé des traces caractérisées par le séjour des pholades.

Toutefois on remarque dans cette roche plusieurs nuances qui paraissent se continuer dans la masse, comme s’il y avait superposition de différentes couches horizontales : on peut facilement diviser ces nuances en trois étages : la principale et la plus recherchée (marbre Notre-dame), située le plus inférieurement, forme une couche bien homogène de 4 pieds d’épaisseur. J’en ai vu détacher un bloc de 21 pieds de longueur, sur 6 de largeur et 5 d’épaisseur, cubant environ 600 pieds. Cette masse énorme n’offrait pas la moindre faille. Enfin cette belle espèce de marbre français se soutient constamment par une grande vivacité de couleurs variées.

Au-dessus de ce marbre, il s’en trouve un autre formant le 2e étage et qui affecte à peu près les mêmes nuances à l’exception de la couleur violette du précédent : celui-ci, d’après M. Felhoen, conviendrait mieux pour l’érection de monumens publics, attendu qu’indépendamment de sa bonne nature, il a une plus grande puissance que le précédent.

Enfin une 3e variété, ou celle qui occupe la partie supérieure de cette carrière, ressemble singulièrement au marbre Napoléon, que l’on exploite à quelques centaines de toises de là, et sur lequel repose immédiatement la grande oolithe, mais avec la différence que ce marbre lui est infiniment supérieur en solidité. J’en ai vu extraire également un bloc de 15 pieds de longueur, sur 12 de largeur et 3 à 4 d’épaisseur, qui m’a paru entièrement sain.

Certainement nous ne craignons pas d’avancer ici que ces marbres pourraient remplacer avantageusement celui de la carrière Napoléon, avec lequel on a déjà construit entre autres monumens publics, la colonne de Boulogne élevée aux souvenirs de la grande armée, et celle de Calais, à l’occasion du retour de Louis XVIII en France. Nous ferons remarquer à leur sujet que les nombreuses gerçures que renferme ce dernier marbre, en se remplissant de poussière et d’humidité, entretiennent aujourd’hui des mousses qui finiront tôt ou tard par dégrader ces monumens.

C’est pourquoi, dans l’intérêt de l’architecture, et pour remplir une partie des vues nationales, qui ont été à plusieurs reprises manifestées par le gouvernement, relativement à la préférence qu’il voulait donner aux carrières de marbre du sol français et particulièrement à celles du Boulonnais sur l’étranger, qui avait