Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/412

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Ce passage, ajoute M. Geoffroy Saint-Hilaire, doit assurer à M. l’abbé Croizet la priorité d’invention, et je ne manquerai point pour mon compte de le reconnaître, quand je publierai, si jamais je reviens aux fossiles.

M. Geoffroy Saint-Hilaire communique également à la Société la lettre suivante, qui lui a été adressée d’Ornézan, près Auch (Gers), le 13 février dernier, par M. Édouard Lartel, dans laquelle il donne des détails sur plusieurs gisemens d’ossements fossiles, et les différens débris qu’il y a rencontrés.

« Je prends la liberté de vous adresser quelques observations qui seront peut-être sans importance pour vous, et dans ce cas je vous prie d’excuser mon importunité en faveur de mes bonnes intentions. Comme je viens vous entretenir d’un sujet tout-à-fait étranger à mes études premières, et que je serai nécessairement obligé de hasarder, pour me faire comprendre, quelques termes scientifiques, sans en connaître toute la portée, je crois devoir vous mettre en garde contre l’application plus ou moins appropriée que j’en pourrai faire. Cela convenu, j’entre en matière ; il s’agit de débris organiques fossiles. Ces débris sont très communs dans le département du Gers ; on en trouve sur plusieurs points, notamment aux environs de Simorre, et presque toujours dans les mêmes circonstances géologiques, c’est-à-dire encroûtés dans un sable fin recouvert d’un lit de sable assez semblable à celui de rivière. — Il y a quelque temps, monsieur, que le hasard m’a fait découvrir à quatre lieues d’Auch, sur les hauteurs qui dominent le vallon du Gens, un gisement très riche en ossemens, mais très différent de ceux que j’avais observés jusqu’à ce moment. Sur une étendue de cinq à six hectares d’un terrain depuis long-temps en culture, on trouve pêle-mêle à la superficie : 1o des schistes marneux à dendrites ; 2o des éclats d’un calcaire d’eau douce à cassure rose et brillante, renfermant des ossemens, et jamais des coquilles entières ; 3o d’autres éclats d’un calcaire terreux, celui-ci incrustant, outre les ossemens, des lymnées, des planorbes et autres coquilles d’eau douce ; 4o des pierres fétides rendant à la percussion une odeur très prononcée de bitume ou d’hydrogène sulfuré ; 5o enfin de nombreux fragmens de bois de cerf et des ossemens isolés, mais toujours infiltrés de calcaire spathique, et présentant une cassure brillante. — Dans certains endroits, si l’on perce cette couche supérieure, on