Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/424

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à fucoïdes : je crois reconnaître dans ce terrain la formation du macigno et du calcaire à fucoïdes de la Toscane et de la Ligurie, avec ses dolomies : l’inclinaison des strates varie selon les localités ; elle paraît avoir été déterminée par un soulèvement qui aurait eu son principal foyer au pied méridional du mont Saint-Agada en se prolongeant du N.-O. au S.-E., et aurait pénétré de manganèse toutes les roches inférieures.

« Le Monte-Foro est aussi formé de calcaires à fucoïdes reposant sur les ardoises et le macigno vineux.

« Le calcaire meollon tertiaire repose presque généralement sur la dolomie en stratification discordante ; à Mahon cependant, et au Capo della Mola, qui se trouve à l’entrée du magnifique port Mahon, le calcaire moellon jaunâtre repose sur l’ardoise et le macigno ; la marne bleue manque tout-à-fait dans sa partie inférieure, elle est remplacée par des couches de naghelflue à cailloux arrondis de grès veineux et de grauwacke ; ces couches sont pauvres en fossiles, et ne contiennent guère que des clypéastres écrasés : le calcaire moellon supérieur est pareil à celui des autres lieux de la Méditerranée. Au Capo della Mola il est rempli de crevasses profondes, qui courent dans le même sens que le port Mahon. On trouve à Minorque des lambeaux de grès quaternaire, spécialement près de Mercadal et du Cinta della, où le terrain tertiaire est principalement développé, et en couches horizontales.

« Des îles Baléares je passai à Malte, et au Gozza, où le terrain tertiaire avec ses marnes bleues et son calcaire moellon jaunâtre, est identique avec celui de Mahon et des autres lieux des îles et des côtes de la Méditerranée ; il est recouvert en quelques endroits, spécialement au Gozzo, par un banc de calcaire marin d’un jaune orangé identique avec celui qui, à Caltagirone, à Agrigente, et en d’autres endroits de la Sicile méridionale, recouvre les marnes bleues, et même le calcaire moellon ; j’ai cru le reconnaître au sommet du Monte Mairo de Rome. Ce terrain est pour moi un peu problématique, ne pouvant encore me décider à le grouper dans la formation que je désigne sous le nom de quaternaire. Je n’ai pu profiter à Malte de la collection de fossiles dont a parlé M. Constant Prévost, car elle n’existe plus à la bibliothèque, celle-ci s’en est défaite, et tout fut dispersé et vendu en détail ; au reste, comme M. Prévost avait bien étudié ces deux îles sous le rapport géologique, je n’ai pas trop étendu mes recherches là-dessus ; l’étude des anciens monumens de Malte et de Gozzo ayant été le principal but de mon voyage en ces lieux, mon séjour en Sicile fut de trop courte durée pour que j’aie pu y faire