des montagnes, qui ont dû occasionner de grandes inondations locales sur divers points du globe.
M. de Beaumont fait observer à M. Boubée que la présence non encore reconnue des aérolithes dans les terrains antédiluviens ne lui paraît pas être un caractère négatif sur lequel on puisse s’appuyer en géologie ; que d’ailleurs, M. Gaymard a reconnu une masse de fer métallique dans les calcaires jurassiques des bords du Rhin, qui pourrait bien avoir été une véritable aérolithe.
Sur l’observation de M. Boubée qu’on n’y a pas constaté la présence du nickel et du cobalt, M. Virlet lui fait observer que la présence ordinaire de ces deux métaux dans les aérolithes, n’est pas un caractère absolu, puisqu’on en a trouvé plusieurs où il n’y en avait aucune trace ; que, d’ailleurs, les chutes d’aérolithes, que tout porte à faire considérer comme un phénomène indépendant de tout ce qui peut se passer ou a pu se passer sur notre globe, ne pouvant être assimilées à des époques géologiques, et étant très rares à la surface de la terre, il n’est pas étonnant qu’on n’en ait pas encore constaté dans intérieur des couches, où un nombre infiniment petit de naturalistes font des observations rares, comparativement à celles qui peuvent se faire journellement à la surface du sol.
Cette discussion, que prétend soulever M. Boubée, parait donc à M. Virlet devoir ressembler à la question qui, il y a dix ou douze ans, occupait tant de géologues, celle de savoir si les houilles étaient ou n’étaient pas d’origine végétale ; les uns admettaient cette origine ; les autres, se fondant sur ce que, disaient-ils, certains terrains houillers n’offraient aucunes traces de fossiles, la niaient complètement ; mais des observations mieux faites et plus multipliées sont venues prouver depuis que argument sur lequel ces géologues s’appuyaient n’était aucunement fondé, Il en sera de même des aérolithes ; dès qu’on en aura constaté positivement une, la question sera tranchée : mais il était nécessaire de provoquer l’attention des personnes qui observent, car il arrive fort souvent en géologie, science purement d’observations, qu’on ne voit bien que ce que l’on cherche.